C’est une affaire qui pourrait coûter très cher aux rappeurs Jul et Heuss l’enfoiré. Les propriétaires d’une villa du Var, utilisée pour le tournage du clip La moulaga en 2019, ont engagé des procédures judiciaires et réclament des dizaines de millions d’euros, rapporte L’Informé.
Des propriétaires qui disent n’avoir jamais été informés
Au cœur du conflit : le couple propriétaire assure n’avoir jamais été informé que leur propriété servirait de décor pour un clip musical. Selon Me Jérôme Janin, avocat de la partie civile, ses clients se seraient même opposés au tournage. « Cette maison n’a pas vocation à servir pour des tournages. La famille n’était absolument pas au courant », affirme-t-il.
Les propriétaires disent par ailleurs être, depuis six ans, « importunés » par des fans qui reconnaissent la villa lorsque le clip est visionné. Le clip La moulaga, interprété par Jul et Heuss l’enfoiré et mis en ligne sur YouTube, a été vu plus de 210 millions de fois selon les éléments cités par la partie civile.
Des demandes financières colossales et plusieurs défendeurs
Dans leurs réquisitions, le couple réclame le retrait du clip et une réparation financière estimée à 106,7 millions d’euros. Ce montant a été calculé « sur le nombre de vues du clip » au moment de la première assignation, précise l’avocat. Me Janin ajoute que la somme pourrait être revalorisée, en tenant compte « du préjudice personnel de chaque associé de la SCI, mais aussi celui de la société en elle‑même ».
Les propriétaires ont assigné plusieurs acteurs : Google France, maison‑mère de YouTube, la plateforme de location Homelly par laquelle Jul et Heuss auraient réservé la villa, ainsi que Midi Midi Production, le label qui a produit le clip. Les contrats exacts et les échanges entre les parties ne sont pas détaillés dans les éléments publics cités par L’Informé.
Une action contre Google France jugée irrecevable, procédure en Irlande engagée
Sur un point déterminant, la partie civile a été déboutée le 9 septembre. Le tribunal judiciaire de Toulon a estimé l’action à l’encontre de Google France irrecevable, au motif que seul le siège irlandais de la société était compétent. En conséquence, une nouvelle assignation vise désormais la filiale irlandaise.
Les autres procédures, impliquant notamment Homelly, Midi Midi Production, Jul et Heuss l’enfoiré, ont été jugées conformes par le tribunal. Les suites judiciaires restent donc possibles contre ces défendeurs, selon les pièces évoquées par l’avocat des propriétaires.
Vers un règlement amiable ? Les propriétaires ouverts à la transaction
Me Janin indique que ses clients sont disposés à transiger. « Ils sont prêts à signer un contrat », affirme l’avocat : un protocole financier pourrait alors éteindre l’ensemble des procédures. Dans ce type de dossier, un accord permettrait de retirer les actions en justice contre paiement d’une somme acceptée par les deux parties.
Pour l’instant, toutefois, la partie défenderesse ne se serait pas montrée favorable à une telle résolution. Selon les informations disponibles, Jul et Heuss l’enfoiré n’auraient pas proposé d’arrangement au couple propriétaire au moment des premières démarches. Une nouvelle audience est annoncée avant la fin de l’année pour faire avancer le dossier.
Cette affaire soulève des questions sur les autorisations de tournage, les responsabilités des plateformes et des producteurs, ainsi que sur l’évaluation du préjudice moral et patrimonial lié à l’utilisation d’un lieu privé dans un clip viral. Les éléments publics cités ici reposent sur les déclarations de la partie civile et la décision du tribunal de Toulon rendue le 9 septembre.
