Invité du podcast Legend animé par Guillaume Pley, Nicolas Sarkozy est revenu sur un épisode fort de sa détention, en décrivant une visite qui l’a profondément marqué. L’ancien président a relaté, face caméra, ce qu’il a présenté comme une intrusion dans son intimité : la venue de deux députés de La France insoumise, accompagnés d’un photographe du journal Le Monde.
Récit d’une visite controversée
Selon son récit, les deux parlementaires et le photographe seraient restés neuf heures dans l’établissement pénitentiaire, avec pour objectif de le photographier dans sa cellule du quartier d’isolement. « Deux députés LFI sont venus avec un photographe du journal Le Monde », a-t-il affirmé, détaillant ensuite la durée et les intentions de cette visite.
Nicolas Sarkozy a qualifié cette présence d’« atteinte à l’intimité ». Il a expliqué qu’en tant que détenu il ne pouvait « se défendre », ce qui a renforcé chez lui le sentiment d’humiliation. Face à l’objectif, il dit avoir ressenti une mise en scène plus qu’une démarche institutionnelle.
Une mise en scène ressentie comme humiliante
L’ancien chef de l’État n’a pas caché son ironie en commentant l’attitude des visiteurs. « Ça, ce sont des gens qui respectent les droits de l’Homme », a-t-il lancé, avant d’ajouter : « Ce sont des gens qui respectent l’intimité de quelqu’un. Ce sont des gens qui ignorent ce que veut dire le mot ‘courage’. » Ces phrases traduisent son indignation et son sentiment d’exposition médiatique.
Pour illustrer sa contrariété, Nicolas Sarkozy s’est comparé à « un panda blanc au zoo de Beauval ». Cette image, forte et volontairement provocatrice, visait à dénoncer « une curiosité malsaine » selon lui, plutôt qu’une visite guidée par des préoccupations institutionnelles ou humanitaires.
Il a également exprimé sa préférence pour une autre visite reçue lors de son incarcération : celle de Gérald Darmanin. Par contraste, il a présenté la rencontre avec les deux députés de LFI comme une opération d’observation médiatique plutôt que comme un geste de soutien.
Contexte judiciaire et médiatique
Ces confidences interviennent après une période judiciaire mouvementée pour Nicolas Sarkozy. La Cour d’appel de Paris a ordonné sa mise en liberté le 10 novembre dernier, décision mentionnée au cours de son entretien. L’ancien chef de l’État avait été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs.
Depuis sa sortie, il a engagé une tournée de promotion pour son livre Journal d’un prisonnier, publié aux éditions Fayard le 10 décembre. Ce déplacement médiatique alimente l’attention publique autour de son récit personnel de l’incarcération et de ses rencontres en détention.
Dans l’entretien sur Legend, diffusé sur YouTube, Nicolas Sarkozy a livré ces éléments à la fois comme témoignage personnel et comme critique des modalités de sa prise en charge médiatique. Il a insisté sur le caractère inacceptable, selon lui, de la prise de photos dans sa cellule et sur l’impossibilité, en tant que détenu, de contester ce qui se passait.
Les déclarations de l’ancien président s’inscrivent dans un contexte où la frontière entre droit à l’information et respect de la vie privée en prison suscite régulièrement débat. Ici, c’est la version de Nicolas Sarkozy qui est exposée : il décrit une visite longue, filmée ou photographiée, et en tire une condamnation morale et politique.
Sans éléments publics supplémentaires présentés lors de l’interview, ces accusations restent rapportées comme l’affirme l’intéressé. Elles alimentent cependant la discussion médiatique sur le traitement réservé aux personnalités détenues et sur les pratiques de reportage au sein des établissements pénitentiaires.
