Faudel est revenu publiquement sur sa brève aventure avec les Enfoirés, évoquant à la fois déception et blessure. Dans une interview accordée à Paris Match, le chanteur franco-marocain, recruté par Jean-Jacques Goldman en 2001 pour participer à L’Odyssée des Enfoirés à l’âge de 22 ans, a expliqué n’avoir participé qu’à une seule édition avant de partir.
Le départ précipité des Enfoirés
Vingt-cinq ans plus tard, Faudel a livré les raisons de son retrait. « Je ne me suis pas senti à ma place. J’étais regardé, observé », a-t-il déclaré, décrivant une atmosphère qui ne correspondait pas à l’image qu’il se faisait de la troupe caritative.
Le chanteur a notamment pointé des « petites blagues » qu’il dit avoir entendu, et a cité Pierre Palmade en particulier. « Pierre Palmade faisait des blagues racistes, Jean-Jacques Goldman lui avait gentiment demandé de changer de ton », a-t-il raconté. Ces propos, selon Faudel, ont rendu l’expérience insoutenable et l’ont conduit à quitter la troupe après une seule saison.
Pour illustrer le contraste vécu, il a évoqué un souvenir familial datant des années 1990 : son père l’avait emmené manger aux Restos du cœur. Le contraste entre cette image d’entraide et ce qu’il a perçu au sein des Enfoirés lui a paru « violent. Peut-être trop », a-t-il confié.
Le soutien de Jean-Jacques Goldman
Faudel a toutefois souligné le rôle de Jean-Jacques Goldman lors de cet épisode. Interrogé sur l’attitude de la direction de la troupe, il a dit s’être senti soutenu par Goldman. Selon lui, le leader des Enfoirés n’a pas laissé passer certains propos.
« Il était là pour me défendre, et il l’a engueulé devant moi comme un poisson pourri. Il lui a dit : ‘Ecoute, qu’est-ce que tu fais ?’ Et après, je suis parti », a raconté Faudel, décrivant une scène qui s’est déroulée dans le bus de la troupe. Cette intervention publique de Goldman, selon le chanteur, n’a cependant pas suffi à lui redonner le sentiment d’appartenance qu’il recherchait.
Retour médiatique et émotion
Invité récemment de l’émission Quelle époque sur France 2, animée par Léa Salamé, Faudel est revenu sur ces souvenirs avec émotion. De retour en France après de longues années d’absence, il a expliqué pourquoi ce passage l’avait marqué négativement.
« Je vais critiquer la troupe, mais Les restos du cœur, on en avait besoin à une époque. Je le dis avec beaucoup d’émotion. C’est vrai que quand je suis arrivé, j’étais dégoûté parce que je ne voyais pas du tout ça. Pour moi, c’était autre chose », a-t-il déclaré, témoignant d’une ambivalence entre l’admiration pour l’action caritative et la désillusion personnelle.
Sur le plateau, il a reconnu être gêné par certaines formules entendues à l’époque. « Ça me dérangeait », a-t-il résumé, sans se livrer à un réquisitoire exhaustif mais en confirmant que ces remarques l’avaient profondément heurté.
Le récit de Faudel relance les questions sur la façon dont sont vécues, en coulisses, les grandes opérations artistiques et caritatives. Il met aussi en lumière la difficulté qu’éprouvent parfois des artistes issus de la diversité à se sentir pleinement intégrés dans des ensembles médiatiques historiques.
Les propos du chanteur ont provoqué des réactions diverses dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ils invitent à rappeler que les initiatives solidaires peuvent être perçues différemment selon les vécus personnels, et que les tensions internes, même anciennes, peuvent laisser des traces durables.
Faudel n’a pas annoncé d’autres suites juridiques ou médiatiques à ces révélations. Ses déclarations, rapportées par Paris Match et reprises lors de son passage sur France 2, restent pour l’heure un témoignage personnel sur une expérience vécue il y a plusieurs décennies.
