Ce 3 décembre 2025, France 2 diffuse Ardennes, la nouvelle création de Josée Dayan. La réalisatrice, connue notamment pour Capitaine Marleau, signe une fiction policière sombre et nerveuse. David Hallyday, après une première apparition remarquée dans Marleau, y tient cette fois le rôle principal. Ben Attal, 28 ans, en est l’un des protagonistes centraux, entouré d’un casting solide : Lubna Azabal, Bénédicte Cerruti et Grégoire Leprince-Ringuet figurent également au générique.
Ben Attal, un comédien déjà expérimenté
À 28 ans, Ben Attal n’en est pas à son coup d’essai. Le public l’a d’abord vu grandir sous l’œil de la caméra dans les films de son père, Yvan Attal. Il apparaît enfant dans Ma femme est une actrice (2001) puis dans Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants (2004). Ces premières apparitions lui offrent une familiarité précoce avec les plateaux.
Plusieurs petits rôles suivent, notamment dans Ils sont partout (2016) et Le Brio (2017), qui lui permettent d’acquérir de l’expérience. Le tournant vient en 2019, lorsqu’il incarne Raphaël Mohen dans Mon chien stupide. Deux ans plus tard, il tient le rôle principal dans Les Choses humaines, une adaptation ambitieuse qui le place au centre du récit.
Depuis, il participe au premier long-métrage de Sandrine Kiberlain, Une jeune fille qui va bien (2022), puis à Les Rois de la piste de Thierry Klifa (2023). Avec Ardennes, il confirme une trajectoire où il s’émancipe progressivement du simple statut de « fils de » et affirme une carrière propre.
Un parcours atypique : Bath, cuisine et remise à distance
Rien, pourtant, ne prédestinait vraiment Ben Attal à une carrière d’acteur. À 15 ans, il quitte l’école et part vivre au Royaume-Uni, à Bath. Ce choix répond autant à une histoire d’amour — il rejoint alors sa petite amie étudiante — qu’au souhait de prendre ses distances avec un environnement familial et médiatique pesant.
À Bath, il se réinvente loin des plateaux. Il se forme au métier de chef cuisinier et travaille dans un restaurant local. Cette parenthèse lui apprend la rigueur du service et l’obligation de gagner sa vie autrement. « Il devait gagner sa vie comme tout le monde », dira-t-il quelques années plus tard, évoquant cette période formatrice.
Le départ vers l’Angleterre intervient dans un contexte familial douloureux. En 2013, la mort de Kate Barry, sœur aînée de Charlotte Gainsbourg, marque profondément la famille. Charlotte part vivre à New York avec Yvan Attal, affirmant chercher à « sauver sa peau ». Ben, lui, refuse de suivre et choisit de s’installer à Bath, s’éloignant de sa mère.
Les années qui suivent sont tendues. « On a été en guerre », confie-t-il au sujet de leur relation. Séparation géographique et incompréhensions alimentent un fossé entre eux. Du côté de Charlotte, la culpabilité est présente : elle a quitté Paris après le décès de sa sœur et laissé derrière elle sa mère et un fils encore jeune.
Avec le temps, les blessures s’apaisent. Ben et Charlotte ont renoué des liens forts. « On se voit tous les jours », plaisante-t-il aujourd’hui, et ils collaborent désormais sur des projets, notamment autour de la maison Gainsbourg. Il reconnaît chez sa mère un soutien précieux et parfois très présent : « Elle sait que si je l’appelle, je vais lui parler boulot. »
Ardennes : un virage possible
Si Ben Attal a quitté la cuisine pour le cinéma, son expérience anglaise reste déterminante. Elle a forgé son autonomie et son rapport au travail. Ardennes, série policière ambitieuse, pourrait constituer un nouveau tournant. En y tenant l’un des rôles principaux, il s’éloigne encore un peu plus des étiquettes liées à son nom.
La diffusion du 3 décembre 2025 placera le comédien sous un nouveau regard. Reste à voir si cette fiction de Josée Dayan, portée par un casting remarqué, confirmera la montée en puissance de Ben Attal dans le paysage audiovisuel français.
