Kad Merad est revenu, dans l’émission Legend animée par Guillaume Pley, sur un souvenir intime et marquant : la mort de son père, Rémy Merad, décédé le 28 octobre 2021 dans le Gard. Quatre ans après, l’acteur a accepté d’évoquer ce moment privé rarement partagé, livrant une image à la fois poignante et inattendue — celle d’un dernier échange teinté d’humour, alors même que la mort était imminente.
Un FaceTime en costume, la veille du décès
Rémy Merad s’est éteint à Beauvoisin, où il vivait depuis plusieurs années. Atteint d’une maladie, il a laissé trois enfants, dont Kad, figure familière du cinéma et de la télévision française. Habituellement discret sur sa vie privée, l’acteur a profité de son passage dans Legend pour décrire la dernière conversation qu’il a eue avec son père.
La veille du décès — qui était aussi le jour de l’anniversaire de Rémy Merad — Kad se trouvait sur le tournage de la série La Flamme, incarnant le personnage de Patoche. C’est en pleine prestation, grimé et dans la peau de ce rôle burlesque, qu’il est apparu sur l’écran de son père via FaceTime. « La dernière fois que j’ai vu mon père, j’étais en Patoche. C’est la dernière image qu’il a eue de moi », rapporte-t-il avec une pointe d’ironie douce-amère.
Cet échange n’avait, à l’époque, rien d’un adieu volontaire. Kad raconte qu’il ne savait pas que son père allait partir dans la nuit qui a suivi. Pourtant la conversation a pris un tour essentiel : père et fils ont eu le temps de s’échanger des mots simples mais précieux, y compris des « je t’aime ». « Moi, je ne sais pas qu’il va partir dans la nuit ensuite, on a eu le temps de se dire je t’aime et j’étais en Patoche. Je me suis dit : c’est le symbole de ma vie », confie l’acteur.
Un rire comme ultime souvenir
Ce qui a frappé Kad, bien au-delà des mots, c’est la réaction de son père à sa présence costumée : un rire vrai, spontané. Selon l’acteur, Rémy Merad a éclaté de rire en le voyant en Patoche, juste avant de s’éteindre. « Il a ri. Juste avant de partir. C’est fou, mais ça me suit encore aujourd’hui », raconte Kad Merad, soulignant combien ce rire continue de l’accompagner.
L’anecdote est révélatrice d’une manière d’envisager la vie et la mort pour Kad Merad : mêler humour et tendresse, ne pas tronquer la sincérité même dans les moments dramatiques. Pour lui, l’image finale — le fils en costume comique et le père riant — est devenue une forme d’héritage émotionnel. Ce n’est pas seulement une anecdote surprenante ; c’est, selon ses propres mots, « le symbole de ma vie ».
Sur le plateau, face à Guillaume Pley, Kad a su transformer ce souvenir tragique en récit touchant, sans pathos excessif. Il livre une émotion contenue, mesurée, qui laisse transparaître la force d’un lien filial et la manière dont les derniers instants peuvent parfois se dérouler de façon inattendue.
Une pudeur préservée
L’échange sur Legend confirme que l’acteur, tout en étant une personnalité publique, reste attaché à une forme de retenue concernant sa vie privée. Il choisit ses confidences avec parcimonie et, ici, a partagé une image forte sans chercher à dramatiser ou à exploiter la douleur.
Ce récit illustre aussi la complexité des adieux contemporains : la technologie — FaceTime en l’occurrence — peut permettre de prolonger un dernier contact, même quand les mots ne suffisent pas. Il souligne enfin combien un geste simple, comme un rire, peut prendre une valeur durable et apaisante pour ceux qui restent.
Quatre ans après, Kad Merad continue de porter ce souvenir. Sans fard, il le raconte comme on restitue une scène marquante de la vie : avec lucidité, émotion et une pointe d’humour, fidèle à l’image publique et humaine qu’il a su construire au fil de sa carrière.
