C’est un aveu rare et empreint de nostalgie que Vanessa Paradis a livré aux auditeurs de Nostalgie : son entrée dans l’univers du luxe, et plus précisément sa longue histoire avec la maison Chanel, n’était pas planifiée. Invitée à revenir sur les grands moments de sa carrière, la chanteuse et actrice a raconté comment une proposition inattendue l’a propulsée au cœur de la mode internationale, alors qu’elle se voyait d’abord uniquement comme une artiste de la musique et du cinéma.
« Ce n’était pas un rêve » : une trajectoire inattendue
Au tout début des années 1990, Vanessa Paradis n’imaginait pas devenir visage de parfum. « Ce n’était pas un rêve », confie-t-elle avec le sourire. À 18 ans, fraîche du succès de Variations sur le même t’aime, composé et écrit par Serge Gainsbourg, elle se décrit alors plus engagée dans la musique et le cinéma. « La mode, je pensais que c’était un monde qui n’était pas pour moi. Et puis je n’y connaissais rien, j’étais en jean troué, avec des grands sweat-shirts. »
C’est pourtant à cette période que la maison Chanel la contacte pour représenter son parfum Coco. Vanessa reconnaît aujourd’hui qu’elle n’a saisi la portée de cet appel qu’après coup : elle n’avait pas mesuré la chance que représentait une proposition émanant d’une maison aussi emblématique.
La publicité devenue culte
Le tournage de la campagne, dirigée par Jean-Paul Goude, est resté un moment marquant de sa carrière. La publicité, tournée en 1991, a offert une image forte et immédiatement reconnaissable : Vanessa Paradis suspendue dans une cage dorée, telle un oiseau, sifflant l’air du Concerto pour flûte et harpe de Mozart. Cette mise en scène a rapidement pris une dimension iconique.
La jeune artiste se souvient des efforts physiques et de l’étrangeté du rôle : « C’était ludique, j’ai appris le trapèze pendant dix jours ! Et puis ils m’ont accrochée à vingt mètres du sol et j’ai fait ma cascade… C’était huit jours de tournage ! » Elle évoque aussi, avec amusement, des détails de coulisses qui tranchent avec son image d’alors : la première manucure, le maquillage et le sentiment d’être « une petite princesse ». Ces éléments témoignent du basculement d’une artiste simple en icône de mode, parfois malgré elle.
Une fidélité qui perdure
Depuis ce premier spot, Vanessa Paradis n’a pas rompu ses liens avec Chanel. Son visage a servi à promouvoir d’autres créations de la maison : le parfum Coco Mademoiselle, le sac « Girl Chanel » et plusieurs collections de haute couture. Cette continuité illustre une relation professionnelle durable, née d’un hasard qui s’est transformé en collaboration emblématique pour les deux parties.
L’histoire met en lumière la double carrière de Vanessa : d’un côté, l’artiste qui a conquis le public grâce à la chanson et au cinéma ; de l’autre, une figure de la mode qui a su incarner un certain esprit Chanel sans l’avoir initialement recherché. Elle admet elle-même n’avoir compris la chance de cette proposition qu’après coup, soulignant l’aspect presque fortuit de cette ascension dans le monde du luxe.
Aujourd’hui, ces images et ces campagnes restent associées à son parcours public. Elles constituent des repères visuels forts pour plusieurs générations qui ont suivi à la fois sa carrière musicale et ses apparitions pour la maison de couture.
En rappelant ces souvenirs lors de son entretien avec Nostalgie, Vanessa Paradis a offert une perspective intime sur une période charnière de sa vie professionnelle : celle où une jeune chanteuse en jean troué est devenue, le temps d’une publicité et au-delà, l’un des visages les plus reconnaissables d’une grande maison de mode.
