C’est un visage familier du cinéma français, un comédien qui n’a jamais dissimulé ses failles et qui continue d’en parler publiquement. Ce vendredi, François Berléand sera l’invité du nouveau numéro de La boîte à secrets diffusé sur France 3. Aux côtés de l’acteur, l’animatrice Faustine Bollaert recevra également Garou et Mireille Dumas, pour un numéro où confidences et souvenirs sont attendus.
Les blessures d’enfance
François Berléand a raconté, à plusieurs reprises, un parcours familial douloureux qui a marqué son adolescence. Dans son livre Le Fils de l’homme invisible, paru en 2006, il revient longuement sur la relation compliquée avec son père. Il explique qu’un père « absent et malaimant » a pesé sur son développement et l’a conduit, dès l’âge de 11 ans, à consulter un pédopsychiatre.
Ces confidences dessinent l’image d’un enfant mis à l’épreuve, confronté à un environnement où la méfiance et le malaise ont progressivement façonné son rapport au monde. Le thème de la rupture avec la figure paternelle traverse ses récits, jusqu’au titre même évoquant la difficulté de se reconnaître quand le père est absent.
Des troubles mentaux évoqués sans tabou
Plusieurs décennies plus tard, François Berléand n’hésite plus à évoquer des épisodes plus précis de souffrance psychique. Dans le documentaire Santé mentale : Briser le tabou, diffusé sur M6, il a détaillé avoir connu, à différents moments de sa vie, des états de paranoïa, de mythomanie et des crises qu’il qualifie de schizophréniques. Il confie vivre parfois dans une « fiction permanente », formule par laquelle il tente d’illustrer sa difficulté à distinguer certaines perceptions de la réalité.
Ces révélations complètent celles consignées dans ses ouvrages et ses interviews: l’acteur dit avoir douté du réel, construit des fantasmes, et craint parfois son entourage, persuadé qu’on lui voulait du mal. Autant d’éléments qu’il a progressivement admis et mis en mots, sans pour autant se départir d’une lucidité sur son parcours.
Un déclic à 40 ans et une analyse engagée
François Berléand raconte qu’il a pris conscience de son mal-être vers l’âge de 40 ans. C’est alors qu’il a entamé une psychanalyse, encouragé par son entourage, pour tenter de donner une cohérence à son histoire intérieure. Dans une interview accordée au JDD en 2024, il a indiqué avoir déjà consulté de nombreux psychiatres et psychologues au fil des ans, sans toujours trouver d’aide satisfaisante.
Face à cette impasse, il a préféré entreprendre une analyse plus structurée afin d’établir un lien entre symptômes somatiques et émotions. « Ce sont des signes de deuil, de conflits intérieurs », a déclaré l’acteur de 73 ans, résumant ainsi la lecture qu’il fait aujourd’hui de certaines douleurs passées.
La carrière d’un comédien malgré tout
Pour autant, François Berléand reste un acteur populaire et respecté. Il s’est illustré dans des rôles marquants: on se souvient de son interprétation de l’inspecteur Tarconi dans la saga Le Transporteur, ou encore de son rôle dans Les Choristes, film devenu un classique contemporain. Plus récemment, il a tourné aux côtés de Dany Boon et Line Renaud dans La Ch’tite famille.
Sa filmographie compte aussi des distinctions: il a remporté en 1999 le César du meilleur acteur dans un second rôle pour Ma petite entreprise. En 2002, il a frôlé une autre consécration en étant proche du César du meilleur acteur pour Mon idole.
Tout au long de sa carrière, Berléand a fait le choix de ne pas cacher ses tourments. Il les a souvent laissés se révéler morceau par morceau, par l’écriture et les entretiens, faisant de sa trajectoire personnelle un thème aussi présent que ses personnages de fiction.
Ce vendredi, les téléspectateurs de France 3 pourront écouter cet acteur qui parle sans filtre de ses blessures et de ses combats intérieurs, dans un format qui promet des confidences avec Faustine Bollaert, Garou et Mireille Dumas.
