Laura Smet brille aux côtés de Tomer Sisley dans la série Surface, diffusée sur France 2, où elle incarne Noémie Chastain, une capitaine de police marquée par des blessures personnelles. Invitée de Sonia Devillers sur France Inter le 8 septembre, l’actrice de 41 ans a reconnu s’être beaucoup inspirée de son propre parcours pour construire ce personnage sombre et complexe.
Un rôle qui réveille des résonances personnelles
« Je me suis reconnue dans pas mal de choses », a admis Laura Smet lors de l’entretien radiophonique. Son parcours d’actrice, entamé très jeune, a contribué à forger une image publique difficile à gérer. Sa carrière a décollé en 2003 avec le film Les corps impatients, de Xavier Giannoli, où, à 19 ans, elle « crève l’écran » et gagne rapidement en notoriété.
Cette exposition précoce a cependant eu un prix : loin d’une enfance insouciante, l’exposition médiatique a fragilisé la jeune femme. « Très protégée durant l’enfance, Laura Smet n’a plus eu la chance d’avoir une ‘carapace’ pour se protéger de la notoriété », explique-t-elle en filigrane, en renvoyant aux conséquences d’une vie publique sous les projecteurs.
Une période difficile et une décision de sobriété
L’actrice est revenue sur une période personnelle douloureuse, notamment son addiction à l’alcool. Elle a rappelé un épisode médiatisé de janvier 2012, lorsqu’elle a été interpellée à Paris en état d’ébriété et partiellement dévêtue. « Je ne me suis pas quelqu’un qui me protégeais (…) Je me suis laissée un peu emporter par certaines choses. Comme Noémie, j’ai réussi à refermer mes cicatrices et aujourd’hui tout va bien », a-t-elle confié.
Interrogée par Sonia Devillers sur la présence quasi-symbolique d’une bouteille de whisky que porte son personnage tout au long de la série, Laura Smet a répondu : « Je pense que même sans whisky on les accepte encore mieux ». Elle a ensuite détaillé sa réflexion sur l’alcool : « Je pense que l’alcool, quand on ne va pas bien, est un cercle vicieux pour aller encore moins bien. J’ai fait une petite expérience quand j’avais 20 ans… »
Puis est venue la révélation sur sa sobriété : « Moi aujourd’hui, je ne bois pas une goutte d’alcool, ça fait 12 ans et je peux vous dire que ma vie a changé catégoriquement. Je suis beaucoup plus centrée et alignée avec ce que je suis, même si parfois ça pique. C’est pas grave, ça pique, c’est la vie. » Ces mots témoignent d’un tournant personal assumé et d’un travail de reconstruction qui influence aussi son approche du métier.
Un personnage, des choix
Le parallèle entre Laura Smet et Noémie Chastain illustre la manière dont les comédiens transposent leurs expériences dans leurs rôles. Pour l’actrice, incarner une femme de caractère, marquée mais résiliente, a été l’occasion de transformer des blessures en matière dramatique.
La série Surface, portée par la dynamique entre Laura Smet et Tomer Sisley, offre une lecture de personnages ambivalents, où la fragilité et la détermination se mêlent. Le choix de maintenir certains éléments — comme la bouteille de whisky du personnage — pose des questions sur la mise en scène de la douleur et la manière dont la fiction reflète, amplifie ou questionne la réalité des interprètes.
Vers la suite
Si Laura Smet a fait de sa sobriété un point d’ancrage personnel, elle reste prudente sur la frontière entre vie privée et vie publique. Son entretien sur France Inter montre aussi une volonté de parler sans artifices de moments difficiles, tout en soulignant la transformation que l’arrêt de l’alcool a provoquée dans sa vie.
Sur le plan artistique, cette transparence contribue à donner de la profondeur à son interprétation. Reste à voir comment le public et la critique recevront la suite de Surface et si ce rôle, à la fois miroir et exutoire, marquera un nouveau chapitre dans la carrière de l’actrice.
Mention : entretien réalisé sur France Inter le 8 septembre (Sonia Devillers).
