Un coup de tonnerre dans le monde des médias sportifs : Marie Portolano a été mise en examen le 15 août dernier, selon des informations publiées par le site Les Jours et relayées par L’Équipe. La journaliste est visée pour complicité présumée de diffamation dans une affaire initiée par Pierre Ménès et impliquant Manuel Carcassonne, directeur de la maison d’édition Stock.
Les faits reprochés et le livre au cœur de la polémique
Le point de départ est le livre de Marie Portolano, Je suis la femme du plateau, paru en mars 2024 chez Stock. Trois mois après sa sortie, Pierre Ménès, ancien chroniqueur de Canal+, a décidé de porter plainte pour diffamation. Les auteurs des articles qui ont relayé l’information précisent que, bien que son nom n’apparaisse pas explicitement dans l’ouvrage, Ménès s’est reconnu dans plusieurs passages écrits par la journaliste.
Parmi les extraits cités, celui qui a été mis en avant par la plainte décrit des comportements répétitifs et humiliants : “On a dit de lui qu’il avait un ‘droit de cuissage’. En fait, il faisait ce qui lui plaisait, sans jamais être réprimandé. Outre l’humiliation, tous genres confondus, il se permettait de faire ce que bon lui semblait aux femmes qui l’entouraient. De toucher qui il voulait où il voulait, avec le consentement non des personnes concernées évidemment, mais de celles qui auraient tout à fait pu l’arrêter, ses supérieurs hiérarchiques par exemple, toujours témoins de ces agissements”.
Dans le livre, Marie Portolano rapporte un épisode précis : elle affirme que Pierre Ménès lui aurait soulevé la jupe et touché les fesses en coulisses, et également en plein plateau du Canal Football Club, le 28 août 2016. Ces passages, ayant alimenté la plainte, placent la journaliste et l’éditeur au centre d’une procédure judiciaire.
Réactions et positions des parties
Christophe Bigot, avocat des éditions Stock, a commenté l’action de Pierre Ménès auprès de Les Jours. Il exprime son incompréhension quant à la stratégie de l’ancien chroniqueur : “Je vois mal son intérêt à susciter un débat public à la barre du tribunal, alors que, Marie Portolano, elle, n’a jamais déposé plainte contre lui. Au‑delà du coup de colère qui fait que Pierre Ménès dépose plainte, ce qui lui permet de faire un peu de com’ et de limiter la propagation du livre, je ne vois pas trop son intérêt d’aller jusqu’au bout. Quand on fait un procès de diffamation, on fait son propre procès.”
De son côté, Nicolas Rebbot, avocat de Pierre Ménès, estime qu’un jugement est nécessaire pour faire la lumière sur la matérialité des allégations : “Ça permet au moins qu’il y ait un débat pour voir si, en effet, au moment où Marie Portolano écrit ces propos-là, noir sur blanc, elle disposait de preuves véritablement accessibles. Pour le dire, j’en doute.” Ces déclarations donnent la mesure du conflit judiciaire et médiatique qui oppose les parties.
Le contexte judiciaire autour de Pierre Ménès
Le dossier de Pierre Ménès ne se limite pas à cette plainte pour diffamation. Le journaliste et ancien chroniqueur fait également l’objet d’une enquête pour harcèlement et agression sexuelle présumés. En avril 2023, il a été condamné pour des faits commis en 2018, tandis qu’il a été relaxé dans deux autres affaires similaires. Ces éléments, rapportés par les mêmes médias, expliquent en partie l’attention médiatique portée à la nouvelle procédure.
Dans l’immédiat, la mise en examen de Marie Portolano ne préjuge pas de sa culpabilité. La procédure judiciaire devra établir les éléments de preuve et les responsabilités de chacun. Les précisions disponibles proviennent des articles de Les Jours et de L’Équipe, qui ont relayé l’information initiale et les déclarations des avocats concernés.
