Invitée sur le plateau de Lou Média, la chanteuse québécoise Cœur de Pirate, de son vrai nom Béatrice Martin, s’est livrée sur sa vie de mère. Dans un témoignage sans fard, elle a évoqué ses angoisses quotidiennes, sa relation avec ses deux enfants — Romy et Arlo — et la manière dont la maternité a bouleversé son existence loin des projecteurs.
Quand l’amour bascule en inquiétude permanente
La peur que ressent Cœur de Pirate est formulée crûment et sans détour. À propos de son fils Arlo, elle confie, la voix parfois tremblante : « Il n’a pas conscience du danger, donc j’ai peur qu’il meure tout le temps. Je le surveille en permanence… »
Ces mots traduisent une angoisse maternelle intense que l’artiste assume. Elle dit ne pas chercher à l’embellir. Plutôt que d’en faire un secret, elle en parle ouvertement, décrivant une vigilance constante et une peur viscérale qui accompagnent son quotidien de mère.
Parler ainsi de sa crainte de perdre un enfant reste rare dans les médias people. Ici, la confession vise moins le sensationnalisme que la franchise. Elle met en lumière un aspect souvent tu des expériences parentales : la peur et la responsabilité sont omniprésentes, même pour une célébrité habituée aux regards.
Une naissance inattendue qui a redéfini sa vie
Avant d’être mère, Cœur de Pirate se voyait différemment. Elle admetait être du genre à dire : « Les enfants, c’est mignon, mais c’est pas pour moi. » Puis est arrivée Romy, née alors qu’elle avait 22 ans.
Sa grossesse n’était pas prévue. « Romy, c’était un bébé surprise. J’étais avec son père depuis seulement 11 mois. J’étais très jeune. Quand j’ai su que j’étais enceinte, ma première réaction, c’était : problème. » Ces mots rappellent l’ébranlement initial d’une jeune femme encore en construction, à l’orée d’une carrière musicale.
Pourtant, l’arrivée de Romy s’est rapidement imposée comme un ancrage. Cœur de Pirate raconte : « Je me suis dit : ‘OK, je crois que je ne me vois pas sans elle.’ Honnêtement, elle m’a sauvé la vie. Avant, j’étais très, très, très perdue. » La filiation a transformé sa trajectoire personnelle et professionnelle, donnant un sens nouveau à son quotidien.
Deux enfants, deux réalités, une même anxiété
Dix ans séparent la naissance de Romy et celle d’Arlo. Cette décennie a apporté de l’expérience, mais aussi une forme de pression accrue. Contre l’idée reçue selon laquelle un deuxième enfant rendrait la mère plus sereine, Cœur de Pirate confie le contraire.
« Avec Romy, j’étais jeune, naïve. J’ai fait ça en mode Yolo. Pas de problème. Pour Arlo, j’ai eu le temps de stresser. » L’expérience accumulée a affiné ses craintes. Elle explique : « En fait, t’es pas plus relax au deuxième. Parce que maintenant tu SAIS. Tu sais ce qui t’attend. » Le savoir, loin d’apaiser, intensifie parfois l’angoisse.
La chanteuse évoque aussi la charge mentale persistante qui accompagne la maternité. La vigilance et le souci permanent du bien-être des enfants ne s’effacent pas avec l’habitude. Ils se transforment et se précisent. Pour elle, la protection devient presque obsessionnelle, notamment avec un enfant dont la curiosité dépasse la conscience du danger.
Cœur de Pirate ne cache pas non plus les dimensions personnelles et émotionnelles de son rôle de mère. Elle raconte comment Romy est devenue un pilier et comment la maternité l’a aidée à sortir d’une période de désorientation. Mais elle rappelle que le calme apparent ne signifie pas l’absence d’inquiétude.
En évoquant ces sujets devant Lou Média, l’artiste offre un portrait nuancé de la maternité. Il mêle gratitude, fatigue et inquiétude. Ses confidences soulignent qu’être mère, même pour une artiste reconnue, peut rimer avec peur, attention constante et responsabilités accrues.
Témoignage intime, ce récit interroge aussi la place des émotions fortes dans la parentalité. Sans chercher à généraliser, Cœur de Pirate livre une parole personnelle et sincère. Elle rappelle que l’amour parental peut se confondre avec l’angoisse, et que l’un nourrit souvent l’autre.
