À 24 ans, Hervian Kamillat, récemment couronnée Miss Mayotte 2025, se prépare à l’un des rendez-vous les plus médiatisés de sa jeune carrière : l’élection Miss France 2026, programmée dans moins d’un mois. Si son élégance et son parcours attirent les regards, la lauréate révèle aujourd’hui une part intime et douloureuse de son histoire : elle a été victime de violences et souhaite placer ce combat au cœur de son engagement public.
Parcours, passions et ancrage mahorais
Née à Nanterre (Île-de-France), Hervian a grandi à Mayotte, où elle a vécu jusqu’à ses 18 ans avant de revenir en Métropole pour poursuivre ses études. Actuellement étudiante en école de cinéma, elle a aussi suivi une formation au conservatoire d’art dramatique, un chemin qui confirme son projet professionnel : devenir actrice.
Lors d’un entretien accordé à Paris Match, elle se décrit comme une passionnée des arts : « Je suis passionnée par l’art du théâtre, du cinéma, de la musique et de l’écriture. Je joue deux instruments : la guitare électrique et le piano. Et j’aime beaucoup voyager, cela me ressource et m’ouvre l’esprit ». Ces éléments dessinent le portrait d’une jeune femme tournée vers la création et la scène.
La participation aux concours Miss Mayotte puis Miss France s’inscrit pour elle dans une volonté de dépassement personnel : sortir de sa zone de confort et montrer une facette d’elle encore méconnue. « Ma famille et mes amis me soutiennent énormément ! Je suis extrêmement reconnaissante de les avoir dans ma vie et avec moi dans ce projet », confie-t-elle.
Un engagement né d’une expérience intime
Au-delà de l’image liée à un concours de beauté, Hervian affirme vouloir faire de Miss France une tribune pour des causes qui lui sont personnelles. Elle annonce soutenir la lutte contre les violences faites aux femmes, qu’elles soient psychologiques, conjugales ou sexuelles, ainsi que la lutte contre le racisme. Pour la première fois, elle révèle avoir elle-même été victime de certaines de ces violences.
Ses mots, rapportés par Paris Match, sont francs et réfléchis : « La cause que je soutiens et défends, c’est celle des violences faites aux femmes. Qu’elles soient psychologiques, conjugales ou sexuelles. Ainsi que le racisme. Ayant moi-même fait les frais de certaines de ces violences, il est bien plus qu’un devoir pour moi de défendre ces causes, car elles représentent un combat de tous les jours ». Cette confession marque un tournant : elle n’en fait pas seulement un témoignage personnel, mais une raison d’agir publiquement.
Hervian détaille son approche qu’elle qualifie d’essentielle : prévention, sensibilisation et éducation. « Prévenir, sensibiliser, éduquer les hommes comme les femmes sur ces sujets-là, et accompagner les victimes ayant subi des violences, est bien plus qu’important et nécessaire pour moi. Elles peuvent représenter un frein au développement social et personnel d’une personne », dit-elle, insistant sur les conséquences psychosociales : isolement, risques suicidaires et traumatismes demandant une grande aide, écoute et attention.
Pourquoi Miss France ? Une plateforme pour rompre les tabous
Hervian refuse de se définir uniquement comme une victime. Au contraire, elle souhaite utiliser son vécu comme « un levier de transformation sociale ». À travers la visibilité offerte par Miss France, son objectif est clair : toucher un public plus large, briser des silences et encourager celles et ceux qui n’osent pas parler à se faire entendre.
Sur les réseaux sociaux, elle a partagé son parcours et ses émotions, notamment via une publication sur Instagram mentionnée par les médias. Ce relais numérique complète son discours public et lui permet de dialoguer directement avec un public jeune et connecté, souvent la cible prioritaire des campagnes de prévention.
Entourée de sa famille et de ses amis, elle se présente au concours consciente de la portée de sa parole. Son ambition n’est pas seulement de porter une écharpe : elle veut mettre la lumière sur des problématiques sociales concrètes et proposer davantage d’accompagnement pour les victimes.
À quelques semaines de l’élection Miss France 2026, Hervian Kamillat incarne une figure à la fois artistique et militante : une jeune femme dont le parcours, entre Mayotte et la Métropole, nourrit l’engagement et la détermination. Son message, porté par une expérience intime révélée pour la première fois, place la lutte contre les violences et le racisme au cœur de sa candidature, avec l’espoir de susciter débat, soutien et actions concrètes.
