François Berléand, figure incontournable du théâtre français, retrouve la scène parisienne à 77 ans. L’acteur, qui a joué dans plus de 24 pièces et totalise quelque 1 350 représentations à travers la France, est de retour au théâtre La Michodière dans L’expérience théâtrale, une création signée Laurent Ruquier destinée à célébrer le centenaire de ce théâtre du 2e arrondissement de Paris.
Une confidence sans détour sur RTL
Invité d’Éric Dussart et Jade sur RTL, François Berléand a profité de l’entretien pour dresser un rapide bilan de sa carrière théâtrale. Fidèle à son franc-parler, il a évoqué un souvenir particulièrement amer : une pièce qu’il a portée sur scène pendant de nombreux mois et qui lui a laissé un mauvais goût, non pas par le texte ou la mise en scène, mais à cause d’un partenaire de jeu.
« On a fait une tournée de 50 dates, donc on a joué une centaine de fois ensemble. Et ça a été vraiment, pour moi, très, très, très pénible. On se connaissait, je le connaissais. C’était quelqu’un que j’admirais, il m’aimait beaucoup. Mais en fin de compte, il ne pouvait pas s’empêcher sur un plateau de jouer contre », s’est souvenu l’acteur.
Frustré par une attitude qu’il jugeait hostile et compétitive — privilégier le duel au duo — Berléand raconte qu’il a fini par confronter son collègue en privé. Dans l’extrait de l’interview, il relate la montée de la tension : « Je me suis frité avec lui en lui disant : ‘Ecoute, si tu recommences, je te mets mon poing dans la gueule.’ Donc, pendant une semaine, il a joué normalement et après ça a recommencé. »
La difficile gestion des tempéraments en tournée
Le récit met en lumière une réalité peu racontée du métier : les longues tournées rapprochent des tempéraments qui ne s’accordent pas toujours. François Berléand reconnaît aujourd’hui faire davantage attention aux artistes avec lesquels il partage l’affiche. Il explique qu’il se fie aux « réputations » établies dans le milieu parisien, des réputations qui influencent ses choix professionnels.
« Il ne jouissait pas d’une réputation extraordinaire. Je me suis dit qu’avec moi, ça allait être différent. Pas là », ajoute-t-il au sujet de cet ancien partenaire. Berléand ne précise pas l’identité de l’acteur en question dans l’extrait diffusé sur RTL.
Cette anecdote témoigne d’un tempérament franc et d’un attachement à l’intégrité du travail scénique. Elle rappelle aussi que la réussite d’une pièce tient autant à la complicité entre comédiens qu’à la qualité du texte ou de la mise en scène.
Un parcours riche et des partenaires prestigieux
Sur plus de six décennies de carrière, François Berléand a partagé l’affiche avec de nombreux comédiens reconnus. Parmi les collaborations citées, on retrouve Niels Arestrup, disparu « l’an dernier » selon l’article d’origine, avec qui il a joué dans 88 fois l’infini. Il a également été partenaire d’Éric Elmosnino dans Ramsès II, et de Nicolas Briançon dans Poiret et Serrault.
Du côté des partenaires féminines, Berléand a travaillé avec Évelyne Buyle, Pascale Arbillot et Florence Pernel. Deux rencontres ont particulièrement marqué les esprits : La Note, dans laquelle il a joué aux côtés de Sophie Marceau, et plus récemment Momo, partagé avec Muriel Robin.
Ces collaborations illustrent la diversité des registres que l’acteur a abordés, du drame à la comédie, et son goût pour le partage de scène avec des personnalités emblématiques du cinéma et du théâtre français.
François Berléand revient donc sur une scène qu’il connaît bien, entouré de la notoriété de La Michodière et d’une longue expérience accumulée au fil des représentations. Son regard, autant lucide que parfois acerbe, rappelle que la vie théâtrale est faite de réussites, de rencontres marquantes, mais aussi de tensions qui forment — parfois douloureusement — le tissu des carrières d’artistes.


