Ce 21 octobre 2025, la chaîne Novo19 diffuse le téléfilm Pourquoi je vis, consacré à Grégory Lemarchal. Le comédien Mickaël Lumière prête sa voix et son visage à ce jeune chanteur au destin tragique, dont l’histoire a profondément marqué la France.
Grégory Lemarchal, atteint de mucoviscidose, avait remporté la saison 4 de Star Academy en décembre 2004. Un an plus tard, il publiait l’unique album studio paru de son vivant, Je deviens moi. En 2007, il s’éteignait à 23 ans. L’album posthume La Voix d’un ange paraissait un mois et demi après sa disparition, suscitant une vague d’émotion chez ses proches et ses fans.
Une chanson révélatrice : « Le lien »
Parmi les titres présents sur La Voix d’un ange figure « Le lien », coécrit par Patrick Fiori et Julie Zenatti. Ce morceau a surpris Julie Zenatti lorsqu’elle l’a découvert sur l’album posthume. Elle confiera au journal Le Parisien, en juillet, sa stupeur d’avoir retrouvé ses paroles sans avoir été consultée préalablement.
« Patrick a dû le proposer à Grégory sans me le dire. Je ne suis même pas certaine qu’il ait su que j’en avais signé le texte », expliquait-elle. Selon elle, l’éditeur de Patrick Fiori l’avait informée que Grégory avait enregistré le titre en novembre, quelques semaines avant la sortie du disque. La nouvelle l’avait profondément affectée : « Quand on sait ce qu’il a vécu ! »
Une collaboration passée entre Patrick Fiori et Julie Zenatti
Julie Zenatti et Patrick Fiori s’étaient rencontrés sur le spectacle Notre-Dame de Paris. Leur relation, amoureuse puis artistique, a duré plusieurs années. Julie, plus jeune de dix ans, s’est laissée séduire par son partenaire et a collaboré étroitement avec lui sur plusieurs projets musicaux.
En 2000, Patrick Fiori a co-écrit le premier album de Julie, Fragile, d’où est extrait le titre « Si je m’en sors ». Il est également impliqué dans l’écriture de Dans les yeux d’un autre en 2002. En 2004, sur l’album Comme vous…, Patrick signe plusieurs titres: « A quoi ça sert ? », « Dans ces villes » et « Mon amour ». Le couple se sépare en 2006, et Patrick n’apparaît plus sur La Boîte de Pandore en 2007. Cette même année, il connaît un grand succès grâce à la chanson « 4 mots sur un piano », écrite avec Jean-Jacques Goldman.
Ces liens professionnels et personnels expliquent en partie la surprise de Julie Zenatti de retrouver un de ses textes dans l’album de Grégory Lemarchal sans qu’elle en ait été informée au préalable.
Un malaise et une décision généreuse
Julie Zenatti n’a pas caché son embarras face à l’utilisation de ses paroles dans ce contexte. Elle a expliqué son ressentiment en ces termes : « Ce qui me gêne, c’est que je ne le connaissais pas plus que ça et, surtout, qu’il ne m’a absolument pas demandé de chansons. S’il avait fallu plancher pour lui, jamais je n’aurais écrit quelque chose comme ‘Quel est ce lien qui me tient vivant dans ce monde… Si les douleurs nous rendaient meilleurs…’ »
Elle ajoutait: « J’aurais plutôt imaginé une chanson d’amour ou engagée à la Balavoine ». Malgré ses réserves, Julie Zenatti a finalement donné son autorisation pour la commercialisation du morceau. Plus encore, elle a cédé l’intégralité de ses droits d’auteur au profit de l’association Grégory Lemarchal, créée pour soutenir la recherche contre la mucoviscidose.
La chanteuse a aussi exprimé un regret fréquent après la mort d’artistes : l’ampleur du succès posthume. « Je comprends que certains fans se précipitent pour acheter le disque. Je suis davantage gênée quand j’en vois certains découvrir seulement aujourd’hui que Grégory chantait super bien ou quand des radios qui l’ignoraient avant se mettent à le passer en boucle… »
En choisissant d’aborder aujourd’hui ces épisodes, le téléfilm Pourquoi je vis ravive les mémoires d’une carrière brève mais marquante, et relance les discussions sur la manière dont l’industrie musicale gère les œuvres et les héritages après la disparition d’un artiste.


