L’édition 2025 de Miss Univers, qui a sacré la Mexicaine Fatima Bosch dans la nuit du 20 au 21 novembre, est désormais entachée par une controverse autour des propos tenus par Raul Rocha, président du concours. Olivia Yacé, considérée comme l’une des grandes favorites et classée quatrième dauphine, est au cœur de la polémique après des déclarations jugées déplacées par de nombreux observateurs.
La déclaration qui déclenche la polémique
Lors d’un live, Raul Rocha a évoqué les contraintes supposées liées au passeport ivoirien pour une Miss Univers appelée à beaucoup voyager. Il est allé jusqu’à ironiser : « Elle aurait été la Miss Univers qui aurait passé son année entière dans un appartement ». Ces propos ont suscité une vive réaction, en particulier parce qu’ils semblent minimiser la portée internationale du rôle et renvoyer à des inégalités de mobilité entre passeports.
Plusieurs personnes ont qualifié ces paroles d’inappropriées, estimant qu’elles stigmatisent la candidate ivoirienne au moment même où l’on attend du concours une image d’ouverture et de diversité.
La démission d’Olivia Yacé et son message
Dans la foulée, Olivia Yacé a annoncé sa démission du titre de Miss Univers Afrique et Océanie. Elle a expliqué vouloir rester fidèle à « ses valeurs : le respect, la dignité, l’excellence et l’égalité des chances ». Cette décision intervient après la diffusion des commentaires du président du concours.
Olivia Yacé a également adressé un message fort aux « communautés noires, africaines, caribéennes, américaines, afro-descendants ». Elle a écrit : « Continuez à entrer dans les espaces où on ne vous attend pas. Ouvrons la voie pour nos frères et sœurs qui nous suivront. Ne laissons jamais quiconque définir qui nous sommes ou limiter notre potentiel. Notre présence compte et nos voix doivent être entendues. » Ces mots ont été perçus comme un appel à la dignité et à la solidarité face à ce qu’elle considère comme une remise en question inadmissible de sa légitimité.
Réactions dans le milieu des concours
Parmi les réactions publiques, l’ancienne reine de beauté Sylvie Tellier s’est dite « choquée » en story Instagram, reprenant avec fermeté le fond de la polémique. Elle a commenté : « Le monsieur est fou en fait parce que je crois qu’on a déjà eu des Miss africaines élues Miss Univers et que ça n’a jamais posé problème pour qu’elles voyagent ».
Sylvie Tellier a souligné l’existence d’inégalités en matière de libre circulation selon les passeports, mais a en même temps estimé que l’organisation Miss Univers dispose de moyens pour faciliter les déplacements : « il n’a pas deux ou trois personnes au bureau qui peuvent travailler sur l’obtention des visas. Je suis choquée, j’espère que c’est un fake… » Son intervention illustre l’inquiétude de certaines figures du milieu face aux déclarations du directeur du concours.
Au-delà des prises de parole individuelles, cette affaire relance des questions sensibles sur la place et le traitement des représentantes africaines et afro-descendantes dans les concours internationaux, ainsi que sur les réponses institutionnelles aux inégalités administratives et diplomatiques.
Pour l’instant, l’édition 2025 de Miss Univers demeure marquée par cette controverse, qui dépasse le simple classement pour interroger les valeurs affichées par le concours et la manière dont il gère les différences d’accès à la mobilité internationale.
