Depuis plusieurs jours, le géant asiatique Shein se retrouve au centre d’une polémique qui noircit une actualité déjà très médiatisée. La marque venait d’inaugurer son premier magasin au monde au BHV à Paris lorsque des ventes controversées ont été signalées sur sa plateforme : des poupées à connotation pédopornographique. Ces signalements ont déclenché une réaction politique et judiciaire, poussant l’entreprise à annoncer une coopération avec les autorités, selon Le Parisien.
Shein assure sa coopération avec la justice
Quentin Ruffat, porte-parole de Shein France, a réagi publiquement à l’affaire en affirmant que la marque allait collaborer pleinement avec les enquêteurs. « Nous serons en totale transparence avec la justice. Si on nous demande une telle chose, nous collaborerons à 100 %. Nous répondrons à l’ensemble des questions qu’on nous posera », a-t-il déclaré, rapporte Le Parisien.
La prise de parole du représentant de la marque intervient alors que la controverse gagne en ampleur. Les accusations portent sur la mise en vente, sur la plateforme, de poupées représentant visiblement des mineurs. Face à l’émotion suscitée, Shein a donc choisi de se positionner comme un partenaire des autorités afin d’éclaircir les faits.
Un colis intercepté dans les Bouches‑du‑Rhône
Les investigations ont rapidement donné des résultats. Selon Le Parisien, un colis suspect a été détecté ce lundi dans les Bouches‑du‑Rhône. Le personnel d’un dépôt, alerté par l’apparence du paquet, a signalé un « colis assez lourd, volumineux et en partie ouvert ». En l’ouvrant, les employés ont découvert une poupée en silicone à l’allure d’une préadolescente, mesurant 1,30 m, d’après le quotidien.
La découverte a conduit le dépôt à informer la Brigade territoriale de Gardanne. Les forces de l’ordre ont ensuite retracé le destinataire du colis, ce qui a permis de déboucher sur une mesure d’interpellation. Les éléments matériels saisis et l’objet confisqué illustrent la dimension concrète de l’enquête en cours.
Interpellation et procédure judiciaire
Toujours selon Le Parisien, le destinataire du colis habite à Bouc‑Bel‑Air. Il s’agit d’un homme âgé de 56 ans, déjà condamné par le passé pour des affaires de mœurs. L’individu a été interpellé puis placé en garde à vue, tandis que son domicile a fait l’objet d’une perquisition.
Lors de cette perquisition, le matériel informatique de l’homme a été saisi et est actuellement en cours d’analyse. Parallèlement, le parquet d’Aix‑en‑Provence a procédé à la saisie de la poupée retrouvée et a ouvert une enquête en flagrance. Les chefs d’accusation mentionnés sont : importation, tentative d’acquisition et tentative de détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique.
Ces qualifications montrent que les autorités entendent traiter l’affaire avec la plus grande fermeté et la rapidité permise par une procédure en flagrance.
Réactions politiques et enjeux pour la marque
Sur le plan politique, la Haute‑commissaire à l’Enfance, Sarah El Haïry, avait affirmé la nécessité de « chercher ceux qui ont acheté ces poupées aujourd’hui sur notre territoire », estimant qu’il s’agissait d’une obligation pour « protéger et contrôler l’état des enfants qui sont dans leur entourage proche ». Ces déclarations témoignent de l’attention portée au dossier au plus haut niveau institutionnel.
Pour Shein, l’impact réputationnel est immédiat. L’ouverture du premier magasin physique au BHV, événement largement relayé, se trouve désormais assombri par ces révélations. La marque a confirmé sa volonté de transparence, mais le traitement judiciaire de plusieurs dossiers connexes déterminera la suite et l’ampleur des conséquences.
La procédure en cours, les analyses informatiques et l’instruction ouverte par le parquet d’Aix‑en‑Provence seront décisives pour faire la lumière sur l’ampleur des ventes et pour établir d’éventuelles responsabilités. Les éléments présentés ici reposent principalement sur les informations publiées par Le Parisien, relayées par les autorités et les représentants de la marque.
En l’état, l’enquête progresse et la coopération annoncée entre Shein et la justice pourrait conduire à de nouvelles identifications de destinataires et à des suites judiciaires complémentaires.
