Les tensions autour de l’hôtel Le Relais Fleuri, situé dans la Nièvre et anciennement dirigé par Julien Cohen, prennent une tournure judiciaire et humaine. L’établissement reste fermé depuis la mi-août, et d’anciens salariés décrivent un climat de peur et d’affrontement entre l’ex-patron et la nouvelle gestion.
Un établissement fermé et des équipes divisées
Selon des témoignages recueillis par Le Parisien, l’hôtel est inactif depuis la mi-août et « les six employés restant se barricadent ». Plusieurs salariés rapportent qu’ils craignent les réactions de Julien Cohen. Certains anciens collaborateurs ont créé un groupe WhatsApp baptisé « Team Julien » pour afficher leur soutien au brocanteur devenu une figure médiatique grâce à l’émission Affaire conclue.
La situation est d’autant plus tendue que la direction a changé. Karen Ohana-Cohen, l’ex-compagne de Julien Cohen, a repris la gestion du Relais Fleuri, selon le quotidien. Elle aurait licencié « la directrice pour fautes graves » et mis à l’écart treize employés, provoquant, toujours selon les personnels, « un climat de défiance généralisée ».
Des démarches judiciaires et des plaintes multiples
Face à ce conflit, Julien Cohen a saisi le tribunal de commerce d’Auxerre pour demander la nomination d’un administrateur judiciaire. « Cette affaire n’est qu’une question de chiffres, et pas autre chose », a-t-il déclaré, contestant la dimension personnelle des différends.
Le Parisien indique par ailleurs que le parquet d’Auxerre a confirmé l’ouverture d’une enquête, confiée à la gendarmerie d’Avallon, après la réception de « plusieurs plaintes » déposées contre Julien Cohen. Certaines proviendraient d’employés, d’autres de son ex-compagne. La plainte de Karen Ohana-Cohen, pour violences, aurait entraîné une garde à vue d’une nuit pour le brocanteur, avant d’être classée sans suite, selon le journal.
Outre ces accusations de violences, des allégations de menaces, d’intimidations et d’insultes répétées ont été évoquées par plusieurs interlocuteurs. Ces derniers ont décrit des paroles humiliantes proférées à l’encontre de Karen Ohana-Cohen, créant une gêne parmi les témoins présents.
Précisions médicales et demande de protection
Après une altercation dans le jardin de l’hôtel, Karen Ohana-Cohen serait apparue avec des ecchymoses, amaigrie et angoissée. L’ex-compagne du brocanteur aurait été examinée par l’unité médico-judiciaire, qui lui aurait délivré 5 jours d’ITT (incapacité temporaire de travail), d’après Le Parisien.
Me Isabelle Pinto, avocate de Karen Ohana-Cohen, a déclaré : « Aujourd’hui c’est une femme qui a peur, qui a besoin de s’exprimer et qui a besoin d’être crue : elle subit depuis des années un véritable contrôle coercitif dont elle veut aujourd’hui se défaire. » Une demande de protection a été déposée devant le tribunal de Bobigny, et une audience en référé devait se tenir la semaine suivante, selon les informations disponibles.
Réactions de Julien Cohen et contexte économique
Le 5 septembre, dans une interview accordée à France 3 Bourgogne Franche-Comté, Julien Cohen a déploré la fermeture du Relais Fleuri. Il a expliqué qu’il avait offert la gérance à son ex-femme « deux mois avant qu’elle me demande le divorce », reconnaissant que ce choix n’était peut-être pas judicieux.
Il a également dénoncé l’impact commercial des licenciements en plein mois d’août, affirmant que l’établissement enregistrait des résultats de juillet « remontant à plus de 10 ans ». Le brocanteur a insisté sur le fait que les salariés « ne sont que les otages de ce conflit privé » et qu’il s’agit essentiellement d’un différend financier.
Malgré les multiples plaintes et la médiatisation du dossier, la présomption d’innocence demeure de rigueur. Julien Cohen reste présumé innocent tant que la justice n’a pas établi sa culpabilité.
La situation au Relais Fleuri mêle enjeux humains, économiques et judiciaires. Entre plaintes, demandes de protection et procédures commerciales, l’avenir de l’hôtel et des personnels impliqués reste incertain, tandis que les autorités compétentes analysent les éléments transmis.