Le procès de Cédric Jubillar, mis en examen pour le meurtre de sa femme Delphine Jubillar, 33 ans, s’est ouvert le 22 septembre 2025 devant la cour d’assises du Tarn, à Albi. Dès l’ouverture des débats, l’image de l’accusé a marqué l’audience : arrivé depuis la prison, il portait un survêtement et avait le crâne rasé. Les premières heures ont été consacrées à la présentation par plusieurs experts de la personnalité de l’homme au cœur de l’affaire.
Un passé intime et des expertises au centre des débats
Les experts ont successivement expliqué au jury les éléments de la vie personnelle et psychologique de Cédric Jubillar. Il a été plusieurs fois placé en familles d’accueil durant son enfance, et il a reconnu une consommation prolongée de cannabis. Selon une enquêtrice citée lors de l’audience, avant d’être père il aurait été victime de maltraitances de la part de proches. Ces éléments ont été exposés sans que, pour l’instant, l’on dispose d’autres précisions publiques sur leur nature ou sur des pièces attestant formellement ces violences.
Peintre-plaquiste de profession, Cédric Jubillar a vu son profil étudié sous l’angle des séquelles possibles de ce passé. Les experts ont tenté d’éclairer le jury sur les répercussions psychologiques et comportementales susceptibles de résulter d’une enfance perturbée et d’une consommation de produits psychotropes. Ces témoignages visent à aider la cour à comprendre la personnalité et les actes éventuels de l’accusé, selon les règles de la procédure pénale.
Des aveux partiels et le motif évoqué
Au cours de cette première journée, l’accusé a tenu des propos relatifs à ses rapports avec son fils Louis. L’avocat général l’a interrogé ainsi : « Pour la maltraitance, vous n’étiez pas un bon fils selon vous parce que vous avez été maltraité ». Il a ensuite ajouté : « Louis, il a été maltraité, on est d’accord ? »
Sur place, il a été remarqué que Cédric Jubillar portait un tatouage du prénom Louis sur le cou. Interrogé, il a répondu au sujet des violences infligées à son fils : « Pas comme moi, mais oui ». Le père a également admis avoir maltraité Louis, proposant une explication à ses comportements : « Parce que j’ai reproduit le schéma que j’ai vécu. »
Nos confrères présents à l’audience rapportent des descriptions d’actes disciplinaires visant les enfants : gifles, fessées et humiliations ont été évoquées. Ces éléments sont présentés comme des témoignages et des constats entendus au procès ; leur qualification juridique reste du ressort de la cour.
Depuis l’ouverture de sa détention provisoire en juin 2021, mise en œuvre pour une charge de « meurtre sur conjoint », Cédric Jubillar n’a plus vu ses enfants.
La situation des enfants et leur encadrement
Aujourd’hui, les deux enfants du couple vivent avec leur tante et leur oncle. Louis, 11 ans, et Elyah, 6 ans, sont représentés par une administratrice chargée de défendre leurs intérêts. Cette représentante a déclaré en audience que Louis « est convaincu que son papa est responsable et demande que son père dise où est le corps », ajoutant que cette demande vise « pour qu’on puisse retrouver sa maman ».
Selon la même administratrice, Louis et Elyah « vont relativement bien ». Elle a souligné que les enfants disposent « d’une famille aimante, qui les protège de la presse », et qu’ils sont « bons élèves ». Elle a toutefois précisé que ce cadre protecteur n’efface pas le traumatisme : « Ils ont ce traumatisme », a-t-elle dit. Pour elle, « Louis est convaincu du décès de sa mère et Elyah se pose des questions ». Ces observations traduisent la dimension psychologique délicate de l’affaire pour les mineurs.
Le procès, destiné à établir les responsabilités pénales au regard des faits reprochés, se poursuivra dans les prochains jours. Les témoignages d’experts et des proches devraient encore tenter d’éclairer le jury sur la personnalité de l’accusé et les circonstances ayant précédé la disparition de Delphine Jubillar.


