Le procès de Cédric Jubillar, artisan-plaquiste de 38 ans, se poursuit pour la deuxième semaine à la cour d’assises. Principal mis en cause dans la disparition et le meurtre présumé de sa femme Delphine, survenue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines (Tarn), l’accusé est monté à la barre mardi 30 septembre 2025 pour répondre aux questions de la partie civile et de la défense.
Des hypothèses surprenantes évoquées à l’audience
Interrogé par Me Mourad Battikh, avocat de l’oncle et de la tante de Delphine Jubillar, Cédric Jubillar est revenu sur des hypothèses déjà avancées plus tôt dans l’affaire : selon lui, sa femme aurait pu quitter le domicile pour partir « au djihad » ou rejoindre les témoins de Jéhovah. L’accusé a réitéré ces pistes devant les jurés, évoquant des éléments qu’il dit avoir observés avant la disparition.
Il a expliqué avoir reçu « un prospectus des témoins de Jéhovah à la fin du mois de décembre », quelques jours avant la disparition. Toujours selon l’accusé, il aurait également vu la mère de ses enfants « prier sur le canapé » et l’aurait surprise « à genoux, les mains vers le ciel ».
Interpellé sur la nature de ces gestes, Me Battikh a demandé : « Donc des choses de l’ordre de l’islam ? » Cédric Jubillar a répondu par un simple « oui ». Il a affirmé que Delphine s’était arrêtée « dès que je suis arrivé » et qu’à sa question « ça t’arrive souvent ? » elle avait répondu « ça m’arrive ».
La défense maintient des doutes, la famille conteste
Face aux membres du jury, le père de famille a insisté sur l’idée qu’on ne savait « jamais » et que « peut-être elle est partie, je ne sais pas ». Il a ajouté : « Moi, je ne lui ai rien fait à Delphine ! » Ces déclarations s’inscrivent dans une stratégie de défense qui cherche à introduire des hypothèses alternatives à la responsabilité de l’accusé.
Le recours à des scénarios impliquant une conversion religieuse ou un départ volontaire avait déjà été évoqué par Cédric Jubillar lors des précédentes audiences et dans les médias. Selon certains articles de presse, dont un reportage relayé par Closer, l’accusé avait présenté ces éléments comme possibles explications du comportement de sa femme dans les mois précédant sa disparition.
De son côté, la famille de la victime et la partie civile contestent ces versions et défendent la thèse d’un homicide. Les auditions et les confrontations programmées au cours du procès visent à trancher entre ces récits contradictoires et à établir les faits.
Des éléments de contexte rappelés à la barre
Cédric Jubillar avait déjà décrit un changement de comportement de son épouse dans les mois qui ont précédé sa disparition. « Les six derniers mois, elle n’est plus à la maison : elle est uniquement centrée sur son téléphone et ce qui l’intéresse elle, c’est que elle », a-t-il confié en audience, selon les comptes rendus. Cette description vise à expliquer une distance relationnelle entre les époux avant le drame.
Rappelons les faits : Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Son corps n’a pas été retrouvé publiquement à ce jour dans les éléments rapportés durant le procès. Si la culpabilité de Cédric Jubillar est retenue par les jurés, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Le procès, entamé une semaine plus tôt, se poursuivra avec d’autres témoignages et pièces à conviction destinés à éclairer les zones d’ombre entourant cette disparition. Les débats restent tendus et scrutés par l’opinion publique, tant pour la gravité des accusations que pour la médiatisation de l’affaire.


