C’était il y a plus de 22 ans. Le 1er août 2003, Marie Trintignant, 41 ans, est morte alors qu’elle tournait un film à Vilnius, en Lituanie. Ce séjour mêlait travail et vie de couple : elle se trouvait sur place avec Bertrand Cantat, son compagnon depuis environ 18 mois. Ce qui devait rester un tournage et des moments privés a basculé dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, dans leur chambre d’hôtel du Domina Plaza, et a abouti au drame quelques jours plus tard.
Les circonstances médicales et médicales légales
Selon le rapport d’autopsie, les blessures infligées à la comédienne sont lourdes et nombreuses. Les médecins ont relevé « une vingtaine de traces de coups », plusieurs hématomes au visage, un éclatement des os du nez, une plaie au niveau de l’arcade sourcilière et les deux nerfs optiques quasiment détachés. Gravement blessée, Marie Trintignant a été placée dans le coma puis opérée sur place avant d’être rapatriée en France le 31 juillet en état de mort cérébrale.
Une nouvelle intervention chirurgicale, qualifiée « d’opération de la dernière chance » dans les comptes rendus contemporains, a été tentée en France. Elle est restée sans effet et l’actrice est décédée le 1er août 2003.
Les éléments évoqués dans les expertises et les comptes rendus judiciaires indiquent que la violence s’est produite au domicile où le couple séjournait. D’après les récits établis à l’époque, un message envoyé par Samuel Benchetrit à son ex-compagne aurait déclenché la colère du chanteur de Noir Désir la nuit du 26 au 27 juillet.
La réponse de la justice
Jugé en Lituanie, Bertrand Cantat a été condamné pour « meurtre commis en cas d’intention indirecte indéterminée » à une peine de huit ans de prison. La formulation de la condamnation reflète la qualification retenue par la justice lituanienne au terme des investigations et du procès.
Cantat a finalement purgé la moitié de cette peine. Les modalités exactes de sa libération, les remises de peine et les transferts de juridiction ont été suivis et commentés à l’époque dans la presse, la décision judiciaire restant le point central de l’affaire.
Une soirée controversée à Vilnius
Le 29 septembre, la chaîne CStar est revenue sur l’affaire dans un documentaire intitulé Bertrand Cantat – Noir destin, revenant en particulier sur les jours qui ont suivi la mort de Marie Trintignant. Le film rappelle qu’à la suite de l’incarcération de Bertrand Cantat à Vilnius, une soirée de soutien organisée par des proches du chanteur a fait polémique.
Cette réunion, à laquelle aurait participé la sœur de Bertrand Cantat, Ann Cantat, s’est tenue dans un café de la capitale lituanienne. Les participants ont projeté le film Betty, dans lequel jouait Marie Trintignant, et écouté des chansons de Noir Désir. Pour les proches de la défunte, l’initiative a été perçue comme un « affront ». L’avocat de la famille, Me Kiejman, a qualifié cet événement d’« outrage à une famille en deuil ».
Interrogée sur France 2, Ann Cantat a tenté de justifier la tenue de cette soirée. « C’est une initiative de Français expatriés, Français qui vivent ici à Vilnius, et de Lituaniens. Ils ont décidé que ce soit ce soir parce que demain c’est la Saint Bertrand, c’est parti comme ça », a-t-elle déclaré lors du journal télévisé. Sa défense n’a pas apaisé les critiques et a relancé la polémique autour du contexte de deuil et du respect dû à la famille de la victime.
Le souvenir de ces journées reste sensible. Le documentaire de CStar a ravivé les débats sur la mémoire de Marie Trintignant, la responsabilité pénale de Bertrand Cantat et la manière dont l’entourage du chanteur a réagi dans les jours qui ont suivi le drame.
Les faits, tels qu’ils ont été reconstitués par la justice et rapportés par les autorités médicales et judiciaires, continuent d’être cités comme éléments centraux d’une affaire qui a marqué le paysage médiatique et culturel français au début des années 2000.
La famille de Marie Trintignant, les proches et une partie du public ont longtemps exprimé leur douleur et leur incompréhension, tandis que d’autres voix ont commenté la peine et la sortie de prison de Bertrand Cantat. Le dossier demeure sensible et les commémorations ou retours médiatiques suscitent régulièrement des réactions vives.
