Le concours Miss France entre dans une nouvelle ère : la sécurité est désormais au cœur du dispositif. Depuis la reprise de l’organisation par Frédéric Gilbert, après le départ de Sylvie Tellier, l’univers des Miss a été profondément modernisé. Règlement allégé, discours repensé, encadrement renforcé… Selon Le Parisien, l’ensemble du système a été revu pour mieux protéger les jeunes femmes prises dans la lumière médiatique.
Un tournant après un bain de foule
Le déclic remonte à un déplacement qui a marqué les esprits. Ève Gilles, Miss France 2024, s’est sentie submergée lors d’un bain de foule, relate Frédéric Gilbert. « Après son couronnement, lors d’un de ses premiers déplacements, il y avait 800 ou 900 personnes, et au bout d’une demi-heure, elle s’est crispée parce que les gens la touchaient », rapporte-t-il.
« Ce n’était pas des gestes agressifs, mais il y a une proximité : les selfies, les mains, les bras qui passent… Sauf que deux personnes, ça va, mais 800, au bout d’un moment, c’est plus possible. », ajoute-t-il. Cet épisode a servi de révélateur : la proximité attendue avec les fans peut rapidement tourner à l’inconfort, voire au risque, lorsque les rencontres ne sont pas maîtrisées.
« Plus personne ne touche » : une règle simple et ferme
À la suite de cet incident, la direction du concours a établi une règle claire : « Plus personne ne touche. » Ce principe est appliqué de façon stricte lors des apparitions publiques. Miss France n’est plus accessible au tout-venant, à l’exception des enfants qui conservent une interaction encadrée et affectueuse.
Chaque déplacement est désormais planifié avec des agents de sécurité, des accompagnateurs et un protocole rigoureux. Les rencontres sont filtrées en amont, les parcours sécurisés, et rien n’est laissé au hasard pour éviter que la situation ne dégénère. Les équipes organisatrices insistent sur la nécessité d’un encadrement professionnel pour préserver à la fois l’image du concours et l’intégrité physique et mentale des élues.
Selon le directeur du concours, certaines Miss ont adopté des gestes simples pour se protéger : « Elle place la main opposée derrière le dos, et dès qu’une main approche, elle appelle elle-même la sécurité », détaille-t-il à propos d’Angélique Angarni-Filopon, citée comme exemple de vigilance personnelle.
Des coulisses sous haute vigilance
La vigilance ne se limite pas aux apparitions publiques. Les coulisses ont été réorganisées pour réduire les risques de malaise et garantir un climat professionnel. Les photographes et équipes techniques sont systématiquement briefés avant chaque tournage : mots, attitudes et comportements sont encadrés. « Pas de mots déplacés, pas d’attitudes ambiguës », souligne Frédéric Gilbert, témoignant d’une volonté de changement culturel au sein de l’organisation.
Parmi les mesures citées figurent la féminisation de certaines équipes techniques afin de créer un environnement perçu comme plus sûr et serein par les candidates. Les consignes s’appliquent aussi aux partenaires et aux prestataires, qui doivent respecter des codes de conduite renforcés.
Une transformation silencieuse
Le repositionnement du concours apparait comme une double évolution : conserver le glamour et l’exposition médiatique tout en assumant une responsabilité accrue envers la sécurité des élues. Les ajustements vont du protocole lors des déplacements aux règles de comportement dans les coulisses, en passant par la formation et la composition des équipes.
Si ces changements répondent à des incidents concrets relatés par l’organisation, ils traduisent aussi une tendance plus large : les événements publics et les personnalités exposées ne peuvent plus se contenter du vernis traditionnel. Le spectacle reste au rendez-vous, mais il est désormais encadré par des procédures destinées à prévenir les débordements.
Dans ce nouveau cadre, Miss France apparaît plus protégée, mais aussi moins accessible. Le concours assume sa transformation, entre glamour maîtrisé et sécurité affirmée — une révolution silencieuse destinée à concilier visibilité médiatique et protection des femmes concernées.


