Samedi 6 décembre 2025, la scène du concours Miss France a pris des couleurs du Pacifique : Hinaupoko Devèze, Miss Tahiti, a été sacrée Miss France 2026. Miss Nouvelle-Calédonie est, elle, arrivée à la place de première dauphine. Cette victoire, saluée par une partie de la classe politique, a rapidement suscité des réactions contrastées sur les réseaux sociaux.
Une consécration pour l’Outre-mer
Le triomphe de Hinaupoko Devèze s’inscrit dans une série de succès récents pour les candidates d’Outre-mer. Depuis 2019, plusieurs ambassadrices des territoires ultramarins ont déjà obtenu la couronne : Vaimalama Chaves (2019), Clémence Botino (2020), Indira Ampiot (2023) et Angélique Angarni-Filopon (2025). Cette séquence met en lumière la diversité des profils représentés lors du concours et rappelle l’importance médiatique des territoires d’Outre-mer pour l’image de Miss France.
Sur le plateau et dans les reportages, Hinaupoko Devèze a été présentée comme une candidate alliant fraîcheur et éloquence. Les commentateurs ont souligné son aisance et son charisme lors des différentes épreuves, qualités qui ont contribué à convaincre le jury et le public présent ce soir-là.
La prise de parole de Marine Le Pen et ses répercussions
Au lendemain de l’élection, la députée Marine Le Pen a publié un message sur son compte X (anciennement Twitter) pour féliciter la nouvelle Miss et la première dauphine. Elle a écrit : « Quelle fierté pour nos compatriotes de Polynésie. Une fois encore la France d’Outre-mer est à l’honneur avec l’élection comme première dauphine de Miss Nouvelle-Calédonie. Toutes mes félicitations aux deux lauréates. » Le message était accompagné d’un lien vers la publication : https://t.co/aCZzfjVpCM.
La réaction publique d’une figure politique nationale a amplifié la couverture médiatique et déclenché un vif débat en ligne. Pour certains, la félicitation reflétait simplement une reconnaissance de la réussite de candidates ultramarines. Pour d’autres, la prise de parole a relancé des tensions idéologiques déjà présentes sur la scène publique française.
Commentaires virulents et défense de la gagnante
Sous le post de Marine Le Pen, les commentaires se sont rapidement polarisés. Certains internautes ont exprimé leur désarroi en reprochant au concours de privilégier les candidates d’Outre-mer. « Soyons honnêtes… Depuis des années, ce n’est plus ‘miss France’, mais ‘miss outre-mer’ », a écrit l’un d’eux.
Un autre commentaire a attaqué la cohérence politique du message : « Vos partisans ne sont pas d’accord avec vous je crois… Ils voulaient absolument une blonde aux yeux bleus. » D’autres publications ont évoqué la question de la discrimination et de ce qu’ils ont qualifié, sans preuve formelle apportée dans ces échanges, de « discrimination positive » : « Tout le monde sait que c’est de la discrimination positive… et vous y mettez du vôtre… Y’en avait une qui était magnifique, et c’est miss Roussillon. Mais Dommage pour elle, elle a le malheur d’être Française, et ça, c’est un malus ». Ces propos reflètent des opinions individuelles publiées sur les réseaux sociaux et ont alimenté la polémique.
Face à ces attaques, de nombreux internautes ont défendu Hinaupoko Devèze. Plusieurs messages ont salué sa prestance et sa capacité à porter la voix de la France dans sa diversité. Selon les comptes rendus médiatiques, la lauréate se montre consciente des attentes et des critiques ; elle a indiqué qu’il est « en effet impossible de ‘plaire à tout le monde’, mais possible de représenter fièrement la France ! »
Cette réplique met l’accent sur la volonté de la nouvelle Miss de se concentrer sur son rôle symbolique et ses missions pendant l’année de son mandat, plutôt que sur les polémiques nées des commentaires en ligne.
Un débat qui dépasse le concours
La controverse autour de l’élection révèle des enjeux plus larges liés à l’image de la diversité en France et à la manière dont les victoires symboliques sont perçues. Le succès répété de candidates ultramarines interroge, chez certains observateurs et internautes, la représentation nationale proposée par des concours comme Miss France.
Quoi qu’il en soit, la cérémonie du 6 décembre 2025 restera marquée par la consécration d’une candidate du Pacifique et par les discussions qu’elle a suscitées. Entre félicitations officielles, critiques tranchées et soutiens nombreux, Hinaupoko Devèze entame son règne dans un climat médiatique très vivant, que sa présence publique devra désormais accompagner tout au long de l’année.
