La polémique autour du concert d’Amir à Nice prend de l’ampleur. Le chanteur franco-israélien, attendu le 30 novembre au Palais Nikaïa, se retrouve au cœur d’une controverse mêlant appels au boycott, harcèlement allégué et démarche judiciaire de la salle.
Appels au boycott et campagne de pression
Depuis plusieurs semaines, la tournée d’Amir est visée par des campagnes de mobilisation sur les réseaux sociaux. Pour Nice, des militants pro-palestiniens ont appelé à un « phoning massif » et à l’envoi de courriels ciblant le Palais Nikaïa afin d’exiger l’annulation du spectacle. L’objectif affiché de ces actions : dissuader les institutions d’accueillir l’artiste.
Parmi les figures locales de ce mouvement, Amira Zaiter, cofondatrice de l’association Nice à Gaza, s’est montrée particulièrement active. Dans une vidéo postée en ligne, elle a invité ses abonnés à « inonder » la salle de messages et d’appels. Zaiter, qui a été condamnée en juin 2025 à 18 mois de prison dont 6 mois ferme pour « apologie du terrorisme » et « incitation à la haine raciale », a également affirmé dans cette prise de parole que « Amir, ancien membre de l’armée israélienne, affiche un soutien clair à ses actions » — une assertion rapportée telle quelle.
Le collectif Urgence Palestine, cité par les organisateurs du concert, a publié des affiches en ligne appelant au boycott des dates d’Amir partout en France, avec la consigne explicite d’« interpeller massivement les institutions qui l’accueillent dans nos villes, par téléphone, courrier, formulaire de contact ». Ces méthodes de pression ont déjà été visibles lors d’autres étapes de la tournée.
Plainte de la salle et accusations de harcèlement
Face à ce qu’elle qualifie de « pressions et menaces répétées », la direction du Palais Nikaïa a déposé plainte. Les organisateurs dénoncent un harcèlement massif, notamment des appels malveillants et des messages insistants visant le personnel, les équipes techniques et la billetterie.
La salle évoque un phénomène de coordination des actions de protestation, citant notamment des affiches et appels à la mobilisation diffusés par le collectif Urgence Palestine. Les responsables craignent que ces campagnes n’intimidient le public et ne perturbent le bon déroulement du concert.
Un précédent a eu lieu le 25 octobre à Orléans, où une manifestation s’est tenue devant la salle programmant Amir. Des militants y ont brandi des pancartes et tenté d’empêcher ou de dissuader le public d’entrer, selon les comptes rendus de l’événement.
Réaction des autorités locales et dispositif de sécurité
Interpellé par la situation, le maire de Nice, Christian Estrosi, a pris position publiquement. Le mardi 28 octobre, il a confirmé que la salle avait porté plainte et indiqué avoir saisi la Police nationale ainsi que la Préfecture pour renforcer la sécurité autour de la manifestation culturelle. « Nous ne céderons à aucune intimidation : Amir est évidemment le bienvenu à Nice », a-t-il déclaré.
Selon nos informations, un dispositif policier renforcé sera déployé le soir du concert pour assurer la sécurité du public, des équipes et de l’artiste. La mesure vise à prévenir tout incident et à garantir le déroulement serein de la représentation.
Amir, connu pour des titres grand public comme « J’ai cherché » ou « Rétine », se retrouve confronté à un dilemme fréquemment observé lorsque des artistes sont pris dans des controverses politiques : assurer leur programmation tout en préservant la sécurité et la liberté de se produire devant leur public.
La polémique autour de la venue à Nice illustre la tension actuelle entre manifestations citoyennes ciblant une figure publique et la protection des lieux culturels contre les campagnes d’intimidation. La suite des événements se jouera dans les jours qui précéderont la date du 30 novembre, alors que services de l’ordre, organisateurs et associations poursuivent leurs démarches respectives.


