Depuis sa participation à l’émission de téléréalité Les Cinquante, Lou Pernaut, fille du journaliste disparu Jean‑Pierre Pernaut, raconte traverser une période particulièrement éprouvante. Invitée à s’exprimer sur les conséquences de son passage dans le programme, elle a livré un témoignage où se mêlent insultes, agressions physiques et menaces de mort, selon ses propres déclarations lors d’une interview accordée à Jordan De Luxe.
Le vote qui a déclenché la colère
Tout est parti d’un moment de jeu : une élimination. Dans Les Cinquante, les candidats votent pour désigner qui doit quitter l’aventure, souvent en quelques secondes et parfois pour des raisons purement stratégiques. Lou explique avoir éliminé une candidate, Cindy Miranda, une influenceuse décrite comme « une Martiniquaise magnifique, elle est trop belle », et que ce geste, strictement lié à la mécanique du programme, a été perçu par certains téléspectateurs comme une attaque ciblée.
La réaction a été virulente. Lou raconte au micro de Jordan De Luxe : « Je me suis fait cracher dessus dans la rue, parce que j’ai éliminé une fille qui s’appelle Cindy. Je me suis fait insulter et cracher dessus, on m’a traité de ‘sale pute’, un truc pas très original. » Ces propos relatent des agressions verbales et physiques dont elle se dit victime depuis sa sortie de l’émission.
Accusations de racisme et déferlement de haine
L’élimination de Cindy Miranda a suscité des accusations de racisme à l’encontre de Lou. Selon elle, des internautes et des membres du public ont estimé que son choix était motivé par des raisons raciales. Lou réfute ces accusations : « Malheureusement, dans le monde de la télé, il y a encore trop de mixité. Donc, je pense qu’énormément de personnes se sont identifiées à elle. Et me suis mangée des reproches de personnes qui m’ont dit que je l’avais éliminée parce que j’étais raciste… alors que je m’en foutais, c’est juste que les circonstances ont fait que… »
Cette explication met en lumière la manière dont l’identification du public à des candidats perçus comme représentatifs d’une communauté peut intensifier la virulence des réactions. Pour Lou, la décision n’était pas personnelle mais strictement liée aux règles du jeu et aux dynamiques d’alliances propres à la téléréalité.
Du cyberharcèlement aux menaces physiques
Les insultes en ligne ont rapidement laissé place à des actions plus inquiétantes. Lou affirme que des internautes ont retrouvé des informations personnelles la concernant et, au‑delà d’elle, des détails sur ses proches : emploi, adresse, lieu de vie. Elle raconte avoir reçu des messages menaçants : « Il y a même des gens qui ont trouvé mon adresse et qui ont menacé de venir chez moi. On m’a dit : ‘Je sais que ton mec bosse là, que ta mère habite là… on va venir te tuer’. »
Ces déclarations décrivent une forme de doxxing — divulgation d’informations privées sur Internet — associée à des menaces explicites. Lou relate aussi des agressions dans l’espace public, citant des insultes et des crachats. Ces actes, quand ils sont avérés, franchissent la frontière entre harcèlement et criminalité.
La réponse des équipes et la quête d’aide
Face à cette vague, Lou dit avoir cherché de l’aide, a priori auprès de personnes liées à la production de l’émission. La réponse qu’elle rapporte est laconique et, à ses yeux, insuffisante : « Quand on a demandé à ces personnes de m’aider concernant le cyberharcèlement, on m’a dit : ‘Bah, tu n’avais qu’à réfléchir pendant l’émission’. » Pour elle, cette réponse a été vécue comme un abandon et illustre, selon son témoignage, un manque d’encadrement face aux conséquences réelles de l’exposition médiatique.
Il convient de préciser que ces éléments reposent sur le récit de Lou Pernaut tel que transmis dans son interview. Les circonstances exactes des menaces et les éventuelles démarches officielles (plainte, signalement) ne sont pas détaillées dans les propos rapportés.
Un phénomène plus large qui interroge
Le témoignage de Lou Pernaut s’inscrit dans une problématique connue : la vulnérabilité des candidats de téléréalité face au harcèlement et à la violence en ligne. Les réseaux sociaux amplifient les réactions du public, qui peuvent se transformer en harcèlement ciblé lorsque des informations personnelles circulent. La situation soulève des questions sur la protection des participants, le rôle des productions et les moyens mis en place pour prévenir et répondre aux menaces.
Lou demeure au centre d’un débat qui dépasse son cas personnel : comment concilier le divertissement télévisuel et la responsabilité collective envers des personnes exposées, souvent jeunes, parfois peu préparées à la violence de l’opinion publique ? Son témoignage, tel qu’elle l’a livré, met en lumière les conséquences humaines d’un geste de jeu et l’ampleur du retour de flamme médiatique.


