Lomepal, Nekfeu, Naps, Moha La Squale : MeToo secoue le rap français, entre plaintes, enquêtes, condamnation et tension entre victimes et présomption d’innocence

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Le dossier Lomepal relancé par de nouveaux témoignages

Ce 4 décembre 2025, Antoine Valentinelli, connu sous le nom de Lomepal, fête ses 34 ans au moment où de nouvelles accusations pèsent sur lui. Le parcours judiciaire du rappeur a connu un nouveau rebondissement cet automne.

En janvier 2025, trois plaintes pour viol déposées contre lui avaient été classées sans suite. Le parquet avait alors estimé que les faits n’avaient pu être « clairement établis ». Le principal intéressé avait immédiatement salué cette décision, réaffirmant son innocence.

Pourtant, le 17 octobre, une enquête de Libération a donné la parole à une quatrième femme. Deux autres plaignantes, déjà entendues lors de l’enquête initiale, ont décidé fin octobre de se constituer partie civile afin de relancer les investigations. Elles estiment que des contradictions dans les éléments fournis par le rappeur et son entourage n’ont pas été suffisamment examinées. Leur avocate dénonce une enquête « bâclée ».

Les récits mis bout à bout décrivent des relations qui auraient commencé de manière consentie, puis basculé selon les témoins dans des situations de contrainte. Lomepal, de son côté, rejette fermement toute forme de violence et qualifie les accusations de « mensongères ». Une nouvelle procédure pourrait désormais conduire le dossier devant un juge d’instruction.

La médiatisation importante du dossier alimente le débat : d’un côté, la question de la parole des victimes; de l’autre, la crainte d’emballements numériques et d’atteintes à la présomption d’innocence.

Nekfeu en information judiciaire, Naps renvoyé en cour criminelle

Le cas de Ken Samaras, dit Nekfeu, illustre une nouvelle fois la difficulté de départager conflits conjugaux et infractions pénales. Fin septembre 2025, le rappeur a été placé en garde à vue à la suite d’une plainte déposée par son ancienne compagne, mère de leur enfant. Elle l’accuse de viol, d’agressions sexuelles et de violences habituelles pendant leur relation.

Le parquet avait auparavant classé sans suite trois plaintes successives déposées par la même femmes entre 2023 et 2024. Mais une nouvelle plainte accompagnée de pièces supplémentaires a conduit, le 9 octobre, à l’ouverture d’une information judiciaire. Cette procédure permet à un juge d’instruction d’examiner les éléments à charge et à décharge.

Les avocats de la plaignante évoquent déjà des « lourdes charges ». La défense, elle, réclame un examen approfondi pour « assainir tout ce qui se dit » et conteste fermement les faits reprochés. Le dossier interroge sur les frontières entre violences psychologiques, tensions conjugales et coercition sexuelle, un terrain où la justice avance avec prudence pendant que les réseaux sociaux se prononcent rapidement.

Autre dossier distinct, celui de Naps (Nabil Boukhobza). La justice a décidé de le renvoyer devant la cour criminelle départementale. Il connaîtra son sort en février 2026 pour un viol présumé commis en 2021 à Paris, où la plaignante affirme avoir été réveillée par une pénétration non consentie après une soirée en groupe. Le rappeur conteste cette version des faits.

Parallèlement, Naps est mis en examen dans une autre affaire ouverte dans le Var en 2024, après les plaintes de trois jeunes femmes pour viols et agressions sexuelles. Il nie catégoriquement ces accusations. Récemment, il a été incarcéré pour non-respect de son contrôle judiciaire, notamment pour s’être rendu à Marseille malgré une interdiction. Malgré ces procédures, l’artiste conserve une importante base de fans sur les réseaux.

Moha La Squale déjà condamné : une décision définitive

À la différence des dossiers précédents, l’affaire de Moha La Squale (Mohamed Bellahmed) a abouti à une condamnation définitive. En juillet 2024, il a été condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis, pour violences conjugales, séquestrations et menaces à l’encontre de six jeunes femmes.

Le tribunal a décrit un « schéma de domination » mêlant emprise psychologique, jalousie extrême, gifles, étranglements et enfermements. L’artiste avait déjà passé plus de deux ans et demi en détention provisoire. Il est ensuite retourné en prison pour violation de contrôle judiciaire. Après sa condamnation, il a sollicité une libération conditionnelle examinée fin 2024. Ses avocates ont déclaré qu’il avait « beaucoup changé », tandis que les victimes attendent de pouvoir définitivement tourner la page.

Ce dossier, très documenté lors des audiences, demeure emblématique : il montre comment une ascension artistique peut être stoppée net par des décisions judiciaires mettant au jour des comportements violents.

Un tournant pour le rap français

Les affaires qui touchent Lomepal, Nekfeu, Naps et Moha La Squale ne relèvent ni des mêmes procédures, ni des mêmes violences, ni des mêmes réponses judiciaires. Elles témoignent cependant d’un mouvement plus large. Depuis #MeToo, la parole s’est libérée et les témoignages, parfois longtemps étouffés, trouvent des espaces d’expression.

Pour la justice, ces dossiers posent le défi de démêler l’intime et de recouper des récits contrastés. Pour l’industrie musicale, ils interrogent l’impunité supposée des figures masculines. Pour le public, c’est un moment de remise en question où s’entremêlent attachement aux artistes, exigence de vérité et prise de conscience collective.

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