La récente montée des marches de Léna Situations à Cannes a provoqué une polémique inattendue. Après une première apparition en Vivienne Westwood, l’influenceuse a ensuite défilé sur la Croisette vêtue d’une robe ample signée The Row, la maison américaine créée par Mary‑Kate et Ashley Olsen. Son choix vestimentaire a fait réagir, notamment sur les plateaux télé.
Les commentaires de Christine Kelly et la tenue pointée du doigt
Sur CNews, la journaliste Christine Kelly a critiqué la tenue de Léna Situations, estimant que son look était contradictoire avec ses apparitions précédentes. Elle a déclaré : « Certains dénoncent qu’en 2024 elle était en décolleté et qu’en 2025 elle était un peu ‘À la mode des Frères Musulmans’ si vous me permettez l’expression […] Elle joue un peu de temps en temps le petit côté sexy, de l’autre le côté djellaba. » Ces propos ont été relayés et commentés par plusieurs médias et internautes.
La phrase de Christine Kelly, en particulier la formule citant les « Frères Musulmans » et la juxtaposition entre « petit côté sexy » et « djellaba », a été perçue par certains comme stigmatisante. La critique portait à la fois sur l’interprétation du style et sur le vocabulaire employé pour décrire une tenue ample accompagnée d’un foulard.
La riposte de Léna Situations sur France Inter
Invitée le 17 novembre 2025 sur France Inter pour promouvoir son nouvel ouvrage, Encore Mieux, Léna Situations — de son vrai nom Léna Mahfouf — est revenue sur ces commentaires. Elle a dit avoir été profondément blessée par la formulation. « ‘Le petit côté sexy, le petit côté djellaba’ ça m’est vraiment passé en travers de la gorge. Pas parce que c’était une attaque personnelle, mais c’était vraiment une attaque sur absolument toutes les femmes », a‑t‑elle expliqué.
La jeune femme a ajouté : « Quand je vois ça, mon cœur saigne pour toutes les femmes musulmanes en France. Pour donner un peu de contexte, je portais juste une robe ample et un foulard dans les cheveux, ce n’était pas une djellaba. »
Elle a ensuite pointé un phénomène qu’elle observe dans le débat public : « Le racisme et l’islamophobie sont tellement décomplexés qu’on va être islamophobe avec une femme qui n’est même pas musulmane. » Léna a souligné qu’elle reçoit de nombreux messages de soutien, mais qu’elle pense aux femmes musulmanes confrontées aux micro‑agressions au quotidien, qui ne bénéficient pas toujours de la même visibilité ou du même soutien.
Le livre qu’elle présente, Encore Mieux, est paru le 14 novembre 2025. La prise de parole radiophonique s’inscrit donc à la fois dans la promotion de son ouvrage et dans une volonté d’éclairer sa position face à la controverse.
Réactions et enjeux autour d’une tenue
La séquence a rapidement déclenché des réactions sur les réseaux sociaux. Plusieurs internautes ont relayé l’extrait de l’émission et exprimé leur soutien à Léna Situations. D’autres ont défendu l’analyse de Christine Kelly, estimant que la presse peut critiquer les choix de style des personnalités publiques.
Un message relayé sur Twitter résume la tonalité de la réponse publique :
🇫🇷 FLASH | « Le racisme et l’islamophobie sont tellement décomplexés qu’on va être islamophobe avec une femme qui n’est même pas musulmane », a réagi Léna Situations après les commentaires de CNews sur sa tenue au festival de Cannes. pic.twitter.com/vUHz8s67YG
Cette affaire illustre la porosité entre mode, identité et débat sociétal. Une robe — ample ou non — et un accessoire de coiffure peuvent suffire à lancer des discussions sur l’islamophobie, la liberté vestimentaire et la manière dont les médias décrivent les femmes publiques.
Si la polémique porte sur des mots choisis et leur portée, elle montre aussi la sensibilité accrue du public à toute remarque susceptible de stigmatiser une communauté. Léna Situations a transformé la critique en prise de parole sur un sujet plus large, celui des agressions symboliques que subissent certaines femmes au quotidien.


