Le samedi 13 décembre, Léa Salamé recevait un plateau étoilé pour la deuxième partie de soirée, après le divertissement de Cyril Féraud « 100% Logique : la réponse est sous vos yeux ». Parmi les invités figuraient les comédiens Florent Peyre et Alexis Michalik, la nouvelle Miss France 2026 Hinaupoko Devèze, le chanteur Faudel, l’ancienne ministre Roselyne Bachelot, et Jordan Bardella, président du Rassemblement national, venu présenter son livre Ce que veulent les Français (Fayard).
Un jeu photographique qui dévie
Au cours de l’émission, Jordan Bardella s’est prêté à un exercice régulièrement proposé par l’équipe de Quelle époque ! : plusieurs photos de personnalités sont projetées et l’invité doit répondre à la question « Vous lui diriez quoi si vous l’aviez en face de vous ? ». Emmanuel Macron, sa femme Brigitte et Nicolas Sarkozy se sont succédé à l’écran.
Face à la photo de Nicolas Sarkozy, que le présentateur a qualifié d’« ancien président de la République récemment sorti de prison et en attente de son procès en appel », Bardella a commenté son énergie en ces termes : « Où est-ce qu’il trouve toute cette énergie ? Il est objectivement increvable, c’est-à-dire qu’il a une force d’énergie… On peut être en désaccord avec lui, mais il a une énergie qui lui est propre et qui l’honore. »
La question a été répétée lorsqu’une image de Donald Trump a été montrée : « Où est-ce qu’il trouve toute cette énergie, aussi ? » Cette deuxième interrogation a provoqué des réactions immédiates sur le plateau et sur les réseaux sociaux, où des extraits de la séquence ont été partagés, notamment via Twitter (voir https://t.co/a1OTzMdIEO).
Tension sur le plateau et répliques
La présentatrice Léa Salamé a rapidement relevé la répétition : « Vous vous répétez-là. » À sa droite, Roselyne Bachelot a visiblement manifesté son exaspération à haute voix, lançant : « Au secours ! Le cirage de pompes… »
Jordan Bardella n’a pas laissé passer la remarque et a répliqué sur le ton de la défense : « Je vous trouve bien inélégante, Madame Bachelot. » La séquence a dégénéré en un moment de tension qui a ensuite suscité de vives réactions publiques.
Quatre jours plus tard, mercredi 17 décembre, le président du RN a été invité sur LCI par Darius Rochebin pour s’expliquer. Il a critiqué le montage et le ton de l’émission : « Vous voyez bien à quel point la période est malhonnête. Vous voyez bien à quel point, avec un montage, on peut faire dire tout et n’importe quoi à quelqu’un. Je me suis retrouvé sur un plateau de télévision du service public sous les moqueries d’un certain nombre d’observateurs qui étaient présents sur le plateau, qui n’avaient pas jugé utile de me répondre sur le fond de mes arguments et qui préféraient pouffer de rire. »
Interpellé par le journaliste sur d’éventuels remords — « Est-ce que vous vous êtes dit : ‘Merde, merde, j’aurais dû penser à répondre ceci ou cela’ ? » — Bardella a été catégorique : « Mais pas du tout Monsieur Rochebin ! […] Vous êtes dans une émission de télé qui est une émission de divertissement dans laquelle on utilise parfois des tons un petit peu légers. Je ne comprends pas ce qu’on me reproche. »
Il a conclu en liant les attaques médiatiques à sa visibilité politique : « Si on est attaqué, c’est parce qu’on est donné gagnant. C’est aussi la rançon, je ne vais pas dire du succès mais en tout cas de ces sondages parce que la place de numéro un ou de numéro un bis en politique, c’est peut-être la plus périlleuse. » Un extrait de cette intervention a également circulé en ligne (https://t.co/2KaAVfPhHF).
Un épisode symptomatique
La séquence reflète plusieurs dynamiques : d’abord, la porosité entre divertissement et information sur les plateaux télévisés, qui peut transformer une question ludique en incident politique. Ensuite, la manière dont les images et le montage sont perçus par les protagonistes et le public, notamment lorsque les réactions jouent un rôle aussi audible que les réponses elles-mêmes.
Sur les réseaux, la séquence a été commentée dans des registres opposés : certains y ont vu une tentative de flatterie, d’autres une attitude sincère face à des personnalités politiques très présentes médiatiquement. Les protagonistes ont chacun défendu leur interprétation, renforçant l’écho du débat au-delà du simple instant télévisé.
Sans trancher sur l’intention de départ, l’échange souligne la fragilité des interventions publiques et la rapidité avec laquelle une séquence peut devenir un objet de controverse. Les faits rapportés ici se limitent aux propos tenus en plateau et aux réactions publiques qui ont suivi.
