Le 3 septembre, sur le plateau de Quotidien, Alexandra Rosenfeld a confirmé publiquement des faits qu’elle avait déjà évoqués, sous pseudonyme, dans les colonnes du magazine Elle en avril. La Miss France 2006, la voix parfois tremblante mais le regard déterminé, a décrit une relation qu’elle qualifie d’« infernale » entre 2013 et 2014 avec le chef Jean Imbert. Elle y détaille une « emprise insidieuse » et un « rabaissement » répété concernant l’origine sociale de ses parents ou son style vestimentaire. « Si je m’habillais en sport, j’étais une cassos, si je me faisais un peu jolie, j’étais une pute », a-t-elle résumé devant Yann Barthès. Sur le plateau, elle a réaffirmé une accusation de violence physique : « Il m’a brisé le nez avec un coup de tête. »
Le témoignage d’Alexandra Rosenfeld
Alexandra Rosenfeld a choisi de rendre public son récit après l’avoir d’abord confié anonymement. Son intervention sur Quotidien a donné un visage et une voix à des allégations qui, jusqu’ici, étaient principalement relatées dans des articles de presse. Elle évoque une stratégie de dénigrement constant et une relation marquée par la domination psychologique, selon ses propres termes.
Le témoignage inclut des précisions temporelles — une relation située entre 2013 et 2014 — et des épisodes de violence qu’elle attribue à son ex-compagnon. Ces éléments ont relancé l’attention médiatique autour de l’affaire et ont contribué à mettre la parole des ex-compagnes de Jean Imbert au centre du débat public.
Des voix concordantes et des réactions en chaîne
Le témoignage d’Alexandra Rosenfeld s’ajoute à celui d’autres femmes. L’ancienne actrice Lila Salet a elle aussi parlé de violences et d’une relation toxique avec le même cuisinier. Sur RTL, elle a raconté qu’à l’issue d’une crise, elle aurait été violentée et séquestrée pendant plusieurs heures dans une chambre d’hôtel à Florence, lançant : « J’ai eu peur pour ma vie. » Lila Salet a indiqué avoir porté plainte.
Ces récits multiples ont poussé Jean Imbert à s’exprimer publiquement. Après un début de silence, il a annoncé fin août sur Instagram se « mettre en retrait de (ses) établissements, le temps que la justice fasse son travail ». La justice est effectivement saisie : bien que certains faits soient prescrits, l’intéressé fait l’objet d’une enquête pour violences conjugales, selon les éléments rapportés par la presse.
Le retentissement médiatique dépasse les seules pages people et touche à des enjeux économiques importants pour le chef, propriétaire ou associé de plusieurs établissements réputés. Cet été, le média Bouillantes a même affirmé que le Plaza Athénée lui cherchait un successeur, révélant l’ampleur des conséquences possibles sur sa carrière.
Controverses médiatiques et témoignages d’anciens collaborateurs
La couverture de l’affaire a aussi inclus des informations contradictoires et des zones d’ombre. Fin août, Le Figaro a publié un article mettant en lumière des SMS insultants attribués à Alexandra Rosenfeld, envoyés à l’époque à son compagnon. Cette révélation a été reprise dans les médias, sans toutefois faire oublier l’ampleur des accusations dirigées contre le chef.
Parallèlement, des pressions s’exercent dans le milieu professionnel. Plusieurs organisations féministes ont appelé les partenaires économiques de Jean Imbert à rompre leurs liens avec lui. Face à ces réactions, le chef s’est entouré d’un cabinet parisien pour assurer sa défense.
Un ancien collaborateur, qui a souhaité garder l’anonymat, a détaillé son ressenti sur BFMTV. Il a parlé d’un tempérament « toxique » et d’une forte pression exercée sur les compagnes : « Il mettait à ses compagnes une grosse pression. Il y a de la violence et du harcèlement dans ses relations. (…) Dès que la relation se détériore, il devient manipulateur et harceleur. » Jean Imbert n’a pas réagi publiquement à ces propos.
Ces accusations et ces témoignages, parfois contradictoires, ont contribué à polariser l’opinion publique et à fragiliser l’image médiatique du chef. Ils soulignent aussi la complexité d’affaires mêlant récits personnels, enjeux judiciaires et conséquences professionnelles.
Reste un point essentiel : Jean Imbert demeure présumé innocent des faits qui lui sont reprochés. L’enquête en cours doit permettre de faire la lumière sur des accusations qui, au fil des semaines, ont pris une dimension nationale et économique, au-delà du cercle intime des protagonistes.
Renaud Leclerq


