Le 8 septembre 2023, la France célébrait l’ouverture de la Coupe du monde de rugby au Stade de France. Parmi les invités pour lancer la fête, Jean Dujardin a pris part à la cérémonie aux côtés de chanteurs comme Vianney et Zaz. L’acteur est apparu en tenue stéréotypée — béret, marcel, baguette — et a joué un sketch où il distribuait du pain et repoussait un coq un peu trop intrusif, une mise en scène censée évoquer le folklore et l’histoire du pays.
Polémique à la suite d’une prestation
La mise en scène a déclenché une vague de réactions hostiles. De nombreux commentaires et articles ont jugé la représentation déplacée, certains y voyant un cliché caricatural. Comme le rappelle Paris Match, un quotidien a même titré : « Allez la Rance ! », illustrant l’ampleur de la critique dans la presse et sur les réseaux.
Six jours après les critiques, Jean Dujardin a rompu le silence via Instagram. « Je suis tombé à la renverse », a écrit l’acteur de 53 ans, exprimant sa surprise et sa tristesse devant « un tel déferlement de commentaires, politiques et médiatiques… ». Il a détaillé l’investissement des équipes : « Nous l’avons voulue belle, nous l’avons voulue festive, nous nous sommes amusés à l’imaginer, nous nous sommes investis tous ensemble, bénévoles, artisans, artistes, heureux de la préparer en pensant au plaisir de tous. Nous avons voulu célébrer notre pays, notre savoir-faire et l’histoire du rugby. »
« Récupération politique », selon l’acteur
Deux ans plus tard, Jean Dujardin est revenu sur l’affaire dans les colonnes de Paris Match, en tentant d’expliquer les raisons de la polémique. Selon lui, il s’agirait d’une « récupération politique de l’extrême gauche et de l’extrême droite qui font actuellement la météo du pays. Dès qu’il y a un événement, que ce soit la prochaine Miss France ou le cirque Machin, tout est récupéré ».
Il a insisté sur le caractère collectif et joyeux du spectacle : « Moi, je sais ce qu’on a fait avec le budget et l’envie qu’on avait, des bénévoles, des gamins, des chanteurs, des danseurs qui venaient de toute la France… C’était très joyeux. » Face aux accusations d’uniformisation ou d’exaltation d’une certaine image de la France, il a défendu la mise en avant des provinces : « Sous prétexte qu’on mettait en avant les provinces, on nous taxait d’extrême droite. Mais ces gens-là savent-ils que la moitié des joueurs de rugby viennent du Gers, que leurs parents travaillent le cochon noir ? C’est peut-être cliché pour eux, mais c’est une réalité. »
Un attachement à la province assumé
Jean Dujardin, qui a grandi en banlieue parisienne, a aussi tenu à rappeler son rapport à la France profonde. « De toute façon, c’est quoi le problème ? Paris n’est pas la France. Je ne fais pas de politique et ne suis le porte-drapeau de quoi que ce soit. Je ne suis qu’acteur et je ne sauverai personne », a-t-il déclaré.
L’acteur a ajouté qu’il voyait la France comme un « grand village » riche de ses paysages, de ses saisons et de sa gastronomie. « Est-ce que dire ça fait de moi quelqu’un de haineux ou de rétrograde ? Je n’ai pas ce sentiment. Moi, j’ai l’impression de vivre dans un grand village avec plein de gens sympas qui ont envie de nous faire découvrir les trésors de leur région », a-t-il conclu, affirmant sa fierté d’être Français.
Ce dossier illustre la difficulté à concilier spectacle populaire et représentations nationales à l’heure des réseaux sociaux et des polémiques instantanées. Les propos et réactions rapportés ici proviennent notamment d’un message publié sur Instagram par Jean Dujardin et d’entretiens accordés à Paris Match, qui a couvert la controverse et relayé les prises de position de l’acteur.


