Jean Dujardin a relancé le débat public après sa participation au journal de 20 heures de France 2, jeudi 16 octobre 2025. Invité par Léa Salamé pour la promotion de son nouveau film, L’homme qui rétrécit, l’acteur a livré des réflexions personnelles sur la France qui ont fait rapidement réagir sur les réseaux sociaux.
Des propos sur la France: «C’est très compliqué»
Sur le plateau, Jean Dujardin a qualifié la situation du discours public sur le pays de «très compliqué». Réagissant à une citation de l’écrivain Sylvain Tesson — «La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer» — l’acteur a affirmé : «C’est très compliqué quand on parle de la France. Pour certains, la France c’est rance. Il y en a d’autres qui sont dans la défiance. En revanche, il n’y a vraiment plus de nuance.»
Il a poursuivi en opposant l’image qu’il perçoit sur les réseaux sociaux à celle des personnes qu’il rencontre dans la vie : «Depuis 25 ans, je vois des gens qui aiment leurs pays. Et j’ai l’impression que les réseaux sociaux ne ressemblent pas aux humains que je rencontre. Je vois des gens heureux, des gens qui ont envie…»
L’acteur a ensuite interrogé les raisons pour lesquelles le sentiment de bonheur semble absent pour beaucoup : «Qu’est-ce qui nous empêche (d’être heureux) ? On est (peut-être) pris en étau dans une politique en ce moment un peu austère, un peu difficile, ou parfois dans une actualité en continu où on ne réfléchit plus vraiment. C’est comme quand on rentre chez nous, on met le GPS alors qu’on connaît le chemin.»
Enfin, affirmant son affection pour le pays, il a déclaré : «Pour le comédien, la France est un très joli pays. Et quand on le dit rapidement, on est taxé de facho. Je suis rétrograde car j’aime le pâté ? Il ne faut pas tout écouter, mais il faut garder espoir.» Ces formules ont alimenté les commentaires, certains saluant la prise de recul, d’autres dénonçant ce qui leur paraît décalé.
Réactions contrastées sur les réseaux sociaux
Les réactions en ligne ont rapidement été vives et divergentes. Plusieurs internautes ont critiqué l’acteur, lui reprochant notamment un manque de conscience des difficultés sociales contemporaines. Sur la plateforme X (anciennement Twitter), un internaute a écrit : «Il est si déconnecté de la réalité, forcément, il est privilégié et en a peu conscience, il pense que la souffrance des gens se résume aux actualités alors que la majorité des étudiants peine à se nourrir, le chômage explose et il y en a qui vont au travail jusqu’à la morgue.»
Un autre commentateur a ironisé sur les revenus perçus par l’acteur : «Avec le salaire que tu reçois pour tes films, c’est forcément évident donc bon.» Une troisième intervention a lié Dujardin à son passé professionnel en évoquant un film réalisé par Roman Polanski, en écrivant : «Dujardin, celui qui jouait dans le film réalisé par le pédocriminel Polanski ? … Quelle surprise qu’il vienne dire des conneries auprès de celle qui se fait passer pour une journaliste.» Ces propos illustrent la polarisation du débat, parfois mêlée à des attaques personnelles.
Un extrait partagé en ligne résume la position affichée lors de l’interview :
🇫🇷 « On a un très joli pays. Le problème, c’est que quand on le dit rapidement, on est taxé de facho », estime Jean Dujardin. pic.twitter.com/F35xYWZQcI
Un débat plus large sur la parole publique
Au-delà des commentaires ciblant l’acteur, son intervention relance une discussion plus large sur la manière dont on parle de la France aujourd’hui. Ses propos posent la question de la polarisation médiatique et sociale : la simplification des discours, la crise de la nuance et la représentation des réalités quotidiennes à l’ère des réseaux sociaux.
Jean Dujardin s’exprime ici en tant que figure publique et promoteur d’un film. Ses déclarations — volontiers personnelles et volontiers générales — ont provoqué une salve de réactions, reflet d’une société traversée par des tensions politiques, économiques et culturelles. La controverse montre aussi combien la parole d’une personnalité du spectacle peut être amplifiée et déconstruite en quelques heures.
Sans prendre partie, il reste que l’échange sur France 2 a cristallisé des sentiments opposés : entre ceux qui approuvent un message optimiste et les voix qui estiment que l’évocation d’un «très joli pays» ne suffit pas à traiter les difficultés concrètes de nombreux Français.


