Le 2 octobre dernier, le psychanalyste Gérard Miller a été mis en examen pour viols et agressions sexuelles visant six jeunes femmes, dont quatre étaient mineures au moment des faits. Parmi elles, Charlotte Regnault a livré un témoignage détaillé sur sa rencontre avec Miller, alors qu’elle avait 15 ans.
Une rencontre sur le plateau, puis l’invitation
Charlotte raconte qu’elle a rencontré Gérard Miller lors d’un enregistrement de l’émission On a tout essayé, animée par Laurent Ruquier. « Avec ma meilleure amie, on y est allées. L’émission s’est très bien passée. Et puis on a croisé le regard de Gérard Miller. Et là, c’était le départ d’une histoire un peu sordide », a-t-elle déclaré dimanche 5 octobre 2025 dans le 20.10 d’Anne-Sophie Lapix.
Peu de temps après ce premier contact, Miller l’aurait appelée pour lui proposer un déjeuner. « Mes parents étaient au courant, il n’y avait aucun problème », précise-t-elle. Elle dit s’être rendue au lieu indiqué, croyant se rendre dans le bureau du psychanalyste. Elle s’en est vite rendu compte : il s’agissait de son domicile.
Perte de connaissance et sentiment d’être piégée
Selon le récit de Charlotte, après lui avoir servi un verre, Gérard Miller lui aurait fait visiter la maison. C’est dans la salle de cinéma qu’elle affirme avoir perdu connaissance. « J’arrive dans cette salle. Mais je ne me vois pas en ressortir. (…) Et quand je reprends mes esprits, je ne me trouve pas du tout dans la situation dans laquelle j’étais juste avant. Je me retrouve dans une pièce avec un lit sur lequel je suis. Je me sens coincée, car il se trouve au-dessus de moi, je me dis à ce moment-là que je suis complètement piégée », raconte-t-elle.
Elle ajoute que Miller l’aurait massée et touchée malgré sa raideur. « Il voit bien que je me raidis complètement. Et il me chuchote à l’oreille que je suis tendue, que ça va bien se passer », rapporte-t-elle.
Charlotte dit avoir pu s’échapper lorsque la sonnette retentit. « Il m’a dit de l’attendre. J’ai sauté dans mes affaires. J’étais complètement terrorisée. Je voulais aller le plus vite possible pour pouvoir partir. Et, surtout, qu’il n’ait pas le temps de revenir », explique-t-elle. Elle affirme avoir descendu les escaliers en hâte. Une personne était encore à la porte ; Miller lui aurait demandé pourquoi elle s’en allait et dit qu’ils devaient manger ensemble. Charlotte lui a répondu qu’elle était attendue. « Il ne m’a absolument pas retenue », assure-t-elle.
Un traumatisme gardé longtemps secret
Charlotte explique avoir gardé ce traumatisme pour elle pendant de longues années. Ce n’est qu’en 2024, en regardant l’émission Quotidien et en entendant le témoignage d’une autre femme, qu’elle a pris conscience de l’ampleur de son calvaire et a décidé de saisir la justice.
Le dossier s’inscrit dans une procédure plus large : six femmes ont porté plainte, et quatre des plaignantes étaient mineures au moment des faits, selon les éléments rendus publics lors de la mise en examen.
La défense de Gérard Miller
Interrogé publiquement, Gérard Miller nie les faits qui lui sont reprochés. Il affirme n’avoir contraint aucune femme et se dit prêt à répondre à chaque accusation. Aucun élément supplémentaire sur la défense technique n’a été communiqué dans les déclarations citées lors du témoignage de Charlotte.
Le récit de Charlotte Regnault, ses mots et la chronologie qu’elle donne — de la rencontre sur un plateau télévisé à l’escapade depuis le domicile du psychanalyste — figurent désormais parmi les éléments qui ont conduit à l’ouverture de l’enquête et à la mise en examen. Les suites judiciaires devraient permettre d’éclaircir davantage les circonstances évoquées par les victimes et la position de la défense.
