Le ton était donné : Caroline Ithurbide ne compte pas soutenir la proposition du Premier ministre visant à supprimer deux jours fériés. La journaliste et ancienne chroniqueuse de Cyril Hanouna a exprimé son désaccord de manière ferme lors de l’émission « Pascal Praud et vous » diffusée ce lundi 25 août 2025 sur Europe 1.
Une mesure présentée pour faire des économies
Mi-juillet, le Premier ministre a présenté un plan destiné à réaligner les finances publiques. Parmi les mesures évoquées figurait la suppression du lundi de Pâques et du 8 mai, une disposition chiffrée à 4,2 milliards d’euros d’économies sur l’ensemble des quelque 44 milliards visés pour le budget 2026.
La proposition n’a pas convaincu l’opinion. Comme le relève 20 Minutes, une enquête Odoxa publiée dimanche par Le Parisien indique que 84 % des Français se disent opposés à la suppression de ces deux jours fériés. C’est dans ce contexte que Caroline Ithurbide a pris position publiquement.
« Parler pour ne rien dire » : la critique de neuf mois d’exercice
Interrogée sur la pertinence de la mesure, la journaliste a d’abord élargi sa critique à l’action du ministre depuis sa nomination. « Mais est-ce que finalement, c’est pas ce que fait Bayrou depuis à peu près neuf mois ? Parce que ça fait neuf mois qu’il est là et au final, c’est toujours un peu parler pour ne rien dire », a-t-elle déclaré, estimant que l’exercice se résume pour l’heure à « des effets d’annonce et des petites stratégies qui visent, moi, je trouve vraiment à nous déstabiliser et à nous insécuriser ».
Cette mise en perspective montre que son opposition n’est pas seulement liée au principe des jours fériés, mais s’inscrit dans un jugement plus large sur la communication et les choix politiques récents.
La défense des jours fériés : repos, productivité et symbolique
Lorsque l’animateur et les chroniqueurs ont abordé l’impact concret d’une telle suppression, Caroline Ithurbide a assumé sa position avec fermeté. Interpellée sur le fait de travailler ou non les jours fériés, elle a répondu : « Alors moi, je ne travaille pas les jours fériés et je ne travaillerai pas les jours fériés, même si vous me, me suppliez. »
Pour elle, les jours fériés ne relèvent pas d’un principe purement symbolique. « Je trouve que finalement avoir des jours fériés, ça va aussi créer une forme de productivité. En fait, on attend… on attend ce pont de quatre jours, on attend ce long week-end… », a-t-elle expliqué, soulignant l’importance de ces périodes de repos pour l’équilibre et la relance d’énergie collective.
Face à la remarque d’un membre de l’équipe rappelant qu’ils venaient de rentrer de vacances, elle a nuancé : « Je sais bien. Mais en fait, on est, on est le 25 août, il va déjà nous plomber l’ambiance, alors qu’effectivement, on avait emmagasiné de l’énergie une forme de truc un peu positif. »
La phrase prononcée dans l’émission a rapidement circulé sur les réseaux : « Je ne travaille pas les jours fériés et je ne travaillerai pas les jours fériés même si vous me suppliez. » (voir capture partagée sur Twitter : pic.twitter.com/G55DzHjgOD)
Une réaction symptomatique d’un débat plus large
L’intervention d’Ithurbide s’inscrit dans un débat public plus vaste sur les arbitrages budgétaires et le rythme de travail en France. La proposition de supprimer deux jours fériés, si elle vise à dégager des économies significatives, heurte des sensibilités liées aux traditions, à la vie familiale et aux habitudes de repos.
Le sondage Odoxa relayé par Le Parisien rappelle que l’opposition à cette mesure est majoritaire dans l’opinion. La controverse mise en lumière par des personnalités médiatiques comme Caroline Ithurbide montre combien ces questions touchent au quotidien et à des représentations symboliques du temps libre.
Sans nouvelle annonce officielle modifiant le plan, la proposition reste une piste parmi d’autres dans le cadre des discussions budgétaires. La réaction des voix médiatiques et celle de l’opinion publique constituent toutefois un baromètre important des résistances que rencontrerait une telle réforme.