Ce samedi 6 novembre, Carole Bouquet était invitée du Journal inattendu de RTL. L’actrice, qui a été en couple pendant près de neuf ans avec Gérard Depardieu, a une nouvelle fois pris la défense de son ancien compagnon. Si ce dernier est condamné pour « agression sexuelle » sur deux femmes, son ex-compagne — dont elle reste très amie — maintient qu’il est victime, selon elle, d’une cabale et d’accusations exagérées et décontextualisées.
« Je le soutiens » : des mots fermes et nuancés
Carole Bouquet n’a pas hésité à rappeler la complexité de l’homme qu’elle connaît. « Je le soutiens. Selon moi, Gérard est capable d’une grossièreté verbale phénoménale, et aussi d’une poésie incroyable. Il y a les deux en même temps », a-t-elle déclaré, citant une ambivalence qu’elle dit avoir toujours perçue.
Elle a ajouté, sur un ton à la fois imagé et tranché : « Je lui ai toujours dit que pendant la guerre, il aurait été résistant et collabo. Ça l’ulcérait. » Et d’affirmer, sans ambiguïté : « Je le pense vraiment incapable d’agresser physiquement une femme. » Ces paroles traduisent un soutien profond, tout en reconnaissant des côtés contradictoires chez l’acteur.
Une époque qui a changé, selon elle
Carole Bouquet reconnaît toutefois que les normes et le langage ont évolué. « L’époque a bel et bien changé », admet-elle. Les propos tenables hier sur des plateaux ou sur des tournages ne le sont plus aujourd’hui, constate-t-elle.
Elle illustre ce changement par l’exemple de l’un de ses fils, producteur, qui s’est trouvé confronté à ces nouvelles règles. « J’ai un de mes fils qui est producteur, qui aime énormément Gérard et qui me dit : ‘Mais maman, on ne parle pas sur mes films comme ça, c’est interdit aujourd’hui.’ Et je ne le vis pas très bien », confie-t-elle, en évoquant la difficulté d’accepter que certains films du passé ne pourraient être faits aujourd’hui.
« Donc j’ai quand même un peu de mal avec cette violence, c’est un procès qui est fait en une heure, ça y est c’est fini », déplore l’actrice, exprimant à la fois son incompréhension et son regret face à la rapidité des jugements publics.
La tribune de décembre 2023 : un soutien qu’elle regrette partiellement
Carole Bouquet a toujours affiché son soutien à Gérard Depardieu. En couple avec lui entre 1996 et 2005, elle est restée une proche fidèle. Dans la longue tempête judiciaire et médiatique qui entoure l’acteur depuis près de huit ans, elle se présente comme un soutien indéfectible.
Pourtant, elle reconnaît aujourd’hui avoir commis une erreur en décembre 2023, lorsqu’elle a signé une tribune de soutien à l’acteur accusé alors de viol, agression sexuelle et harcèlement sexuel. « Ce texte-là, par contre, malheureusement… J’étais en Italie, je l’ai eu au téléphone et je ne l’ai pas lu en entier. Je ne l’aurais pas signé. Ce texte-là, malheureusement, a été biaisé et réécrit après qu’on ait signé », explique-t-elle, amère, à propos de cette prise de position publique.
Malgré ce regret sur la forme et le contexte de la tribune, Carole Bouquet affirme que son soutien personnel envers l’acteur n’a pas varié. Elle insiste sur la connaissance intime qu’elle a de ses limites et de ses défauts, ce qui, selon elle, nourrit son attachement et sa défense.
Trois décennies de collaborations artistiques
Au-delà d’une histoire sentimentale, Carole Bouquet et Gérard Depardieu ont partagé une longue carrière commune, se retrouvant à l’écran pendant plus de trente ans. Leurs collaborations vont de Buffet froid en 1979 aux Enfants de Timpelbach en 2008.
Parmi les titres cités figurent Trop belle pour toi, Rive droite, rive gauche, Blanche, Un pont entre deux rives, Ruy Blas et Bérénice. En 2005, ils ont aussi uni leurs forces pour le film Un réalisateur dans la ville, tourné à Nîmes. Ces rencontres professionnelles renforcent, selon Bouquet, la connaissance mutuelle et la complexité de la relation qu’ils ont entretenue.
Restée loyale, l’actrice continue de défendre un homme qu’elle dit connaître mieux que quiconque, tout en admettant les évolutions de la société et en regrettant certaines prises de position publiques qu’elle a signées sans en mesurer toutes les conséquences.


