Un livre qui n’est même pas encore paru secoue déjà le monde des concours de beauté. Hubert Guérin, ancien proche de Geneviève de Fontenay, publie ce lundi 8 septembre un ouvrage de 489 pages intitulé Miss France, du rêve à la réalité. Tiré à 15 000 exemplaires, ce « pavé » promet de dévoiler des coulisses sombres du concours et a déjà provoqué une vive réaction de la part d’anciennes reines de beauté.
Contenu allégué et extraits troublants
Le livre, qui se présente comme une série de témoignages et de récits anonymes, aborde notamment des allégations de violences sexuelles. Des extraits relayés par la presse creusent le malaise : « Élue Miss France, je suis violée quelques heures plus tard » ou encore « Le lendemain de mon sacre, je suis forcée à faire une fellation », rapporte La Voix du Nord.
Aucun nom n’apparaît dans ces passages, aucune date précise n’est fournie dans les extraits diffusés, mais les formulations suffisent à susciter un émoi et des interrogations sur la véracité et le contexte des faits évoqués.
La réaction ferme de Camille Cerf
Camille Cerf, Miss France 2015, a vivement réagi. Sur ses réseaux sociaux, elle a écrit sur X : « Je n’ai jamais discuté avec Hubert Guérin, ce qu’il dit à mon sujet est faux et inventé de toutes pièces. » Elle a ajouté que les propos tenus à son sujet sont « très graves » et qu’elle ne compte « pas le laisser faire ». Dans le même message, elle affirme : « Pendant mon année et depuis ces 10 années, l’Organisation Miss France m’a toujours protégée. »
La jeune femme insiste pour ne pas être associée aux passages du livre qu’elle qualifie de mensongers et déplore que son nom puisse être lié à ces allégations.
La défense de l’auteur et la volonté de briser l’omerta
Contacté par Le Parisien, Hubert Guérin a défendu son approche. Il a expliqué : « Je ne peux pas faire comme si de rien n’était, mais je ne peux pas non plus trahir leur confiance en révélant leur nom. » Selon lui, l’objectif affiché est de dénoncer un système et de briser l’omerta autour de comportements inacceptables.
Cette position illustre la tension entre la volonté de témoigner de faits graves et la protection de l’anonymat des personnes concernées, autrement dit un équilibre délicat entre révélation et confidentialité.
Contexte et réaction de l’organisation Miss France
Les accusations rapportées dans l’ouvrage semblent cibler majoritairement la période 1990-2002, soit avant la reprise du concours par Endemol puis Banijay. Le temps évoqué explique en partie la difficulté à vérifier les faits et à situer précisément les épisodes mentionnés.
Dans un communiqué, le président actuel de l’organisation Miss France, Frédéric Gilbert, a déclaré : « S’ils étaient avérés, ces faits toucheraient à des sujets qui nous concernent tous profondément : la sécurité, la dignité et le respect des femmes. » Le message souligne la gravité des allégations et la préoccupation institutionnelle sans plus de précisions sur d’éventuelles suites.
La publication arrive à un moment où les questions de protection des candidates et de transparence entourant les concours de beauté sont particulièrement sensibles. Le tirage important (15 000 exemplaires) et la longueur de l’ouvrage (489 pages) laissent penser que l’auteur souhaite marquer le débat public.
Pour l’instant, la polémique porte surtout sur la manière dont les révélations sont présentées — anonymat, absence de dates et d’identifiants précis — et sur les démentis catégoriques d’anciennes Miss qui ne se reconnaissent pas dans ces récits.
