Une erreur d’antenne a suscité une vive polémique lundi 13 octobre 2025, après les éditions du 13h et du 20h de France 2. Le collectif enseignant Les Stylos Rouges et de nombreux professeurs ont vivement réagi sur les réseaux sociaux, pointant une confusion jugée lourde de sens lors d’un hommage rendu à un enseignant.
La confusion de Léa Salamé
Lors du lancement du sujet consacré à Dominique Bernard, tué dans un lycée d’Arras deux ans jour pour jour, la journaliste Léa Salamé a évoqué un « hommage » organisé le matin même et a affirmé que le professeur avait été « assassiné il y a deux ans jour pour jour dans une attaque terroriste par un élève radicalisé ».
Elle a ensuite ajouté que le professeur avait été la cible d’un terroriste pour avoir « montré des caricatures de Charlie Hebdo ». Cette précision s’est avérée erronée : la victime concernée par cette accusation est Samuel Paty, assassiné à la sortie de son collège de Conflans-Sainte-Honorine après avoir montré des dessins de l’hebdomadaire satirique. La confusion entre les deux affaires a été immédiatement relevée par des enseignants et des internautes.
Confrontée à l’erreur, Léa Salamé a présenté ses excuses sur son compte X le mardi 14 octobre 2025. Elle a écrit : « Une erreur a été commise hier à 13h et reprise à 20h lors de notre hommage à Dominique Bernard. Il n’a pas été assassiné après avoir montré des caricatures. Nous présentons, au nom de France Télévisions, nos excuses à la famille. Un erratum sera fait à l’antenne, à 13h et à 20h ».
La direction appelle à une vigilance renforcée
La direction de l’information de France Télévisions a réagi en interne. Selon notre confrère Benoît Daragon, Alexandre Kara, patron de l’info, a adressé un mail collectif dans lequel il qualifie l’incident d' »erreur d’importance » et demande « une vigilance renforcée » aux équipes rédactionnelles.
Dans ce message cité par la presse, Alexandre Kara précise : « Une erreur d’importance a été commise dans les éditions de 13h et de 20h hier. Un lancement sur l’hommage à Dominique Bernard s’est avéré erroné. Nous allons analyser la chaine des événements qui a conduit à ce ratage. Ce type d’erreur ne peut pas se reproduire. »
Il rappelle aussi l’existence d’une « charte du rectificatif » qui doit être appliquée et insiste sur la nécessité de corriger toute erreur dès son identification, « en cours même d’édition s’il le faut ». Le courrier évoque la nécessité d’améliorer la chaîne de contrôle éditoriale, déjà en place mais jugée insuffisante dans ce cas.
Des réactions vives chez les enseignants
Le collectif Les Stylos Rouges, mobilisé sur les réseaux pour « faire entendre les revendications » des personnels de l’Éducation nationale, a pointé la faute et exprimé son indignation. Plusieurs professeurs ont souligné la gravité de la méprise, compte tenu de la sensibilité des événements évoqués et de la douleur des familles touchées.
La confusion entre deux affaires dramatiques — l’assassinat de Dominique Bernard à Arras et celui de Samuel Paty à Conflans — a ravivé les critiques sur la responsabilité des médias lorsqu’ils traitent de sujets particulièrement sensibles pour la communauté éducative.
Un extrait du message d’Alexandre Kara et la réaction interne ont été relayés sur les réseaux, notamment via un visuel cité dans plusieurs publications : https://pic.twitter.com/ELVfZiYAYS
France Télévisions a annoncé qu’un erratum serait diffusé aux éditions suivantes, conformément à l’engagement pris par Léa Salamé. Au-delà de la rectification annoncée, la direction a inscrit l’affaire dans une revue des procédures internes pour tenter d’éviter une répétition de ce type d’erreur.


