Jeudi 6 novembre 2025, Bertrand Chameroy a de nouveau pris la parole sur les ondes de France Inter pour commenter l’annonce de la fin de la vente d’alcool à la buvette de l’Assemblée nationale. La séquence, mêlant raillerie et imitation, a surtout visé Pascal Praud, animateur connu de CNews, et relancé le débat sur la portée symbolique de la mesure portée par certains élus.
Pascal Praud dans le viseur de Bertrand Chameroy
Sur le ton de la caricature, le chroniqueur a ouvert sa prise de parole en brocardant l’animateur : « Ce qui fait bondir l’ami Pascalou de CNews, ah il est colère ! On se connecte tout de suite avec le plateau de ‘l’Happy Hour des Pros' », a-t-il lancé en imitation de son rival.
Il a ensuite poussé la moquerie plus loin, en mimant un discours alarmiste : « L’ultra-gauche franchit une nouvelle étape dans ‘l’halalisation’ de notre beau pays. Voilà qu’elle s’attaque à la tradition de l’apéritif dans l’hémicycle ! Les Mollahs de la République crient haro sur le godet ! Le Palais Bourbon devient la mosquée dans l’indifférence générale ! »
Chameroy a même simulé une intervention d’Élisabeth Lévy, en répétant : « Elle a raison, elle a raison ». Puis il a conclu sa charge par une correction adressée au plateau de CNews : « Merci Pascalou pour cet édito qui me permet de corriger cette fausse information qui circule depuis 48 heures. Non, l’Assemblée et le Sénat ne sont pas les seuls lieux de travail où la consommation d’alcool est autorisée. Il y a aussi le plateau de CNews. »
Cette séquence, tant par son ton que par ses imitations, « a suscité de vives réactions », indique le compte rendu des ondes. Le chroniqueur n’en est pas à son premier affrontement public avec Pascal Praud : peu avant cette nouvelle sortie, il avait déjà visé le journaliste sur le plateau de C à vous.
Une décision qui fait jaser
La polémique prend racine dans une proposition déposée le 31 octobre par Emmanuel Duplessy, député Génération.s du Loiret. Intégrée au projet de loi de finances pour 2026, cette initiative propose d’interdire la vente d’alcool à la buvette de l’Assemblée nationale et d’exclure des dépenses des parlementaires les frais liés à l’alcool.
Selon le rapport cité dans le dossier budgétaire, la vente d’alcool à l’Assemblée aurait généré environ 100 000 euros en 2024. L’auteur de la proposition présente la mesure comme essentiellement symbolique, relevant d’une volonté de cohérence dans un contexte où des efforts budgétaires sont demandés à la population.
Le sujet mêle donc enjeux comptables, image des institutions et questions de tradition. Interdire la vente d’alcool à la buvette relève d’un geste politique visible : il touche à des habitudes perçues comme ancrées dans le quotidien parlementaire, et suscite une réaction médiatique rapide, notamment de la part de personnalités de la sphère audiovisuelle.
Entre polémique médiatique et débat public
La confrontation entre un chroniqueur de radio et un animateur télé illustre comment des mesures parlementaires peuvent rapidement devenir matière à spectacle médiatique. Les imitations et l’ironie de Chameroy ont amplifié la diffusion du sujet, transformant un élément de procédure budgétaire en débat rythmé par des invectives et des mises en scène.
Sans s’étendre sur les réactions individuelles qui ont suivi, il est clair que la question dépasse la simple gestion des recettes de buvette : elle renvoie à la représentation que les citoyens se font des institutions et au rôle des médias dans la mise en forme des controverses. La décision proposée par Emmanuel Duplessy figure dans le texte du projet de loi de finances 2026 et restera, si elle est débattue, un marqueur de ces tensions entre symbolique politique et communication médiatique.
Reste que, au-delà des effets de scène, la mesure comporte un chiffre concret — les quelque 100 000 euros de ventes d’alcool en 2024 — sur lequel les discussions budgétaires pourront s’appuyer. Quant aux joutes entre chroniqueurs et animateurs, elles devraient se poursuivre tant que le sujet restera présent dans l’actualité parlementaire et médiatique.


