Alain Souchon au cœur d’une nouvelle polémique après une plaisanterie sur le RN
Alain Souchon, 81 ans, s’est retrouvé au centre d’une vague de réactions politiques après des propos tenus lors de deux interviews le jour de la sortie du nouvel album familial Studio Saint-Germain. Le chanteur était présent mardi 18 novembre 2025 sur le plateau de C à Vous avec ses fils pour promouvoir l’album, après être déjà intervenu dans la matinale de RTL chez Marc-Olivier Fogiel.
Une pique reprise hors du contexte
Sur RTL, interrogé sur la montée du Rassemblement national dans les sondages, le journaliste a évoqué un chiffre récent plaçant Marine Le Pen à 35 % d’intentions de vote en vue de la présidentielle de 2027. Alain Souchon a d’abord répondu sur le ton de la boutade : « Oui bah 35, ce n’est pas 50 ! »
Le ton a ensuite changé pour laisser place à une réflexion plus tranchée : « Je ne crois pas que les Français soient assez cons pour élire quelqu’un du Front national pour diriger », a-t-il déclaré, ajoutant : « S’il y a un président d’extrême droite, il y aura une révolution ». Pour clore l’échange avec une pointe d’humour, il a même lâché : « Si jamais ça arrivait, on irait en Suisse ».
Ces mots, prononcés dans le cadre d’entretiens promotionnels et parfois relayés par des extraits sur les réseaux sociaux, ont rapidement été commentés et critiqués par des responsables du Rassemblement national, qui ont estimé que le chanteur tenait des propos insultants à l’encontre d’électeurs.
Réactions virulentes du RN
Parmi les réactions publiques, le député Sébastien Chenu a dénoncé les déclarations sur son compte X : « Comme quoi, on peut écrire de jolies chansons pleines de bons sentiments et être parfaitement méprisant et insultant vis-à-vis du public », a-t-il écrit.
Jean-Philippe Tanguy, autre figure du camp national, a quant à lui été plus sévère dans ses posts : « Souchon est donc assez con selon ses critères de phare moral de l’humanité puisque la Suisse applique largement le programme du RN, et que le parti populiste qui a gagné les dernières élections législatives est à la droite du RN ». Il a ajouté dans un autre message : « 40 ans après, Souchon est toujours bien au chaud en France, ce truc qu’il estimait démodé par rapport à l’UE. Il veut néanmoins se réfugier en Suisse, qui refuse totalement de rentrer dans l’UE. Comprenne qui pourra. »
Ces publications ont contribué à focaliser l’attention sur quelques phrases extraites des entretiens, amplifiées par les réseaux sociaux.
Défense et explications sur le plateau de C à Vous
Interrogé à nouveau mardi 18 novembre sur le plateau de C à Vous par Anne-Élisabeth Lemoine, Alain Souchon a dit avoir été surpris par la violence des réactions : « Évidemment », a-t-il commencé, avant d’expliquer de façon plus personnelle : « j’ai eu une éducation bourgeoise et on ne dit pas ‘con’ à la télévision. C’est un gros mot », provoquant l’hilarité des équipes présentes.
La présentatrice a cherché à clarifier l’intention de l’artiste : « Il n’y a que le ‘con’ ? Mais en tout cas, vous ne vouliez insulter personne, ni aucun électeur, ni aucun Français », a-t-elle précisé. Souchon a répondu : « Bien sûr, on dit des choses comme ça. J’ai fait comme si j’étais avec des amis chez moi. En fait, il faut mesurer tout ce qu’on dit », réaffirmant qu’il assumait sa remarque, tout en relativisant le registre de la conversation.
Ses fils, présents pour promouvoir Studio Saint-Germain, ont rappelé que l’idée d’un « départ en Suisse » n’était qu’une plaisanterie : « Jamais mon père ne quittera son pays. Il n’y a même jamais pensé. Sauf que dans le montage, il y a un montage dans les réseaux sociaux, le montage est tronqué (…) Il a pris la Suisse exprès parce que c’est un cliché d’un exil. C’était une grosse blague », ont-ils déclaré, cherchant à éteindre la polémique.
Entre promotion musicale et débat politique, l’épisode illustre la porosité croissante entre la vie publique des artistes et l’actualité politique. Les propos d’Alain Souchon continuent d’être commentés, certains y voyant une plaisanterie mal reçue, d’autres une prise de position politique assumée. Le contexte — interviews radio et télévision, montages diffusés sur les réseaux — montre combien la réception d’une phrase peut varier selon la taille du public et le médium utilisé.
