Plus de quarante ans après la découverte du corps du petit Grégory Villemin, l’affaire continue d’alimenter émotions, controverses et débats publics. Récemment, c’est le journaliste spécialiste des faits divers Dominique Rizet qui a relancé la polémique en tenant des propos particulièrement durs à l’encontre des parents de la victime, Christine et Jean‑Marie Villemin.
Retour sur une affaire toujours sensible
Le 16 octobre 1984, le corps de Grégory Villemin, âgé de 4 ans, était retrouvé dans la Vologne. Depuis, cette énigme judiciaire a traversé des décennies d’enquêtes, de rebondissements et d’espoirs avortés; l’identité de l’assassin n’a jamais été établie de façon définitive. L’affaire est devenue, pour beaucoup, le symbole de dysfonctionnements judiciaires et de la violence des conflits familiaux.
Dans ce contexte lourd et émotionnel, la parole publique autour du drame reste extrêmement délicate. Les commentaires des médias et des experts sont scrutés, et la frontière entre l’analyse judiciaire et la compassion pour la famille de la victime est souvent difficile à tenir.
Les propos tranchants de Dominique Rizet
Invité de l’émission de Jordan De Luxe, Dominique Rizet a assumé un ton critique à l’égard des parents Villemin. « Moi je ne suis pas sympa avec eux, les parents de Grégory. C’est vrai qu’en plateau je les allume un peu », a‑t‑il déclaré. Ces mots, directs, ont immédiatement donné le ton de l’intervention.
Le journaliste a notamment pointé une contradiction morale, selon lui, dans l’attitude de Jean‑Marie Villemin. Rizet a rappelé que ce dernier avait abattu en 1985 Bernard Laroche, considéré à l’époque par certains comme le suspect du meurtre de Grégory. « Tu tues Bernard Laroche, au motif qu’il est l’assassin de ton fils. Et 40 ans après, tu demandes à la justice de retrouver l’assassin de ton fils… », a‑t‑il dit, exposant le malaise qu’il perçoit entre vengeance personnelle et exigence de vérité judiciaire.
Ces propos mêlent constat judiciaire et jugement moral. Ils ont le mérite de poser une question simple et dérangeante : comment concilier la douleur d’un parent victime d’un crime et le recours aux voies légales quand, dans le passé, des actes extrajudiciaires ont été commis?
La figure de Bernard Laroche au centre des critiques
Dominique Rizet a longuement insisté sur le sort de Bernard Laroche et sur la réaction de la justice à l’époque. Il a rappelé la présence, après la mort de Laroche, d’une famille endeuillée : « Bernard Laroche, lui, avait une famille, une femme qui s’appelle Marie‑Ange Laroche, un fils qui était là, que sa mère tenait par la main au moment où il a été tué », a‑t‑il souligné.
Rizet a dénoncé ce qu’il considère comme un déséquilibre dans le traitement judiciaire de l’affaire : « Il n’y a pas de régime de faveur, même si c’est le père du petit Grégory. Tu fais ça, tu vas te venger, tu poses ton arme, t’es condamné pour assassinat, tu prends que 5 ans ! C’est pas normal », a‑t‑il affirmé. Dans cette formulation, le journaliste remet en cause la sévérité de la peine, tout en distinguant l’émotion liée à la perte d’un enfant et le principe d’égalité devant la loi.
Il a enfin déclaré vouloir rompre avec une posture de complaisance médiatique : « Je vais être violent dans mes propos mais il faut arrêter de faire du bienveillant ». Il a tenu à préciser qu’il ne nourrissait pas d’animosité personnelle envers les parents Villemin : « J’ai rien contre les parents Villemin mais voilà quoi… ».
Une controverse relancée
Ces déclarations, relayées par des extraits d’émission et reprises sur les réseaux sociaux, ont relancé le débat sur la manière dont les médias traitent les familles de victimes, et sur le rôle de la justice dans les affaires où les passions et les rancœurs familiales jouent un rôle central.
Quarante ans après, l’affaire Grégory reste une plaie ouverte pour nombre d’acteurs et d’observateurs. Les prises de parole publiques, qu’elles émanent de journalistes, d’experts ou des proches, continuent d’alimenter une bataille médiatique et morale qui semble aussi tenace que l’enquête judiciaire elle‑même.


