Ce 13 novembre 2025 marque le dixième anniversaire des attentats qui ont frappé Paris et Saint-Denis. La nuit du 13 novembre 2015, revendiquée par l’organisation État islamique, a fait 130 morts et 413 blessés. Ces chiffres restent gravés dans la mémoire collective et dans les vies de proches de personnalités publiques, comme le chanteur Patrick Bruel ou le footballeur Antoine Griezmann, dont certains membres de famille se trouvaient au cœur des attaques.
La nuit d’effroi : chronologie et scènes de terreur
La série d’attaques débute au Stade de France, le 13 novembre 2015 à 21 h 20, lors d’un match amical France-Allemagne. Selon les éléments rapportés à l’époque, un premier kamikaze, nommé Ahmad al‑Mohammad dans certaines sources, déclenche sa ceinture explosive devant la porte D. Dix minutes plus tard, Bilal Hadfi, âgé d’environ 20 ans, se fait exploser près de la porte H. Un troisième kamikaze meurt un peu plus loin, rue de la Cokerie. Les premières détonations sont d’abord confondues par la foule avec des pétards, et le président François Hollande, présent au stade, est évacué.
À quelques kilomètres, des terrasses de cafés des Xe et XIe arrondissements sont ciblées. Des rafales d’armes automatiques fauchent des dizaines de personnes attablées, provoquant un bilan humain lourd et des scènes de panique dans les rues.
Le point le plus meurtrier se joue au Bataclan, où environ 1 500 personnes assistent au concert du groupe Eagles of Death Metal. Trois hommes armés font irruption et ouvrent le feu. Parmi eux, Ismaël Omar Mostefaï et Samy Amimour ont été identifiés; le troisième assaillant n’a pas été immédiatement identifié publiquement. Pendant plus de deux heures, la salle est tenue en otage, avant l’intervention des forces de l’ordre. Le Bataclan concentre le plus lourd bilan : 90 morts.
Visages connus touchés : récits personnels
Les témoignages des rescapés et des proches ont marqué l’opinion. Maud Griezmann, sœur du footballeur Antoine Griezmann, raconte son calvaire au Bataclan. Venue au concert, elle dit avoir éteint son téléphone et ignoré les explosions au Stade de France, où se trouvait son frère. « Au début, je pensais que c’était une blague », confie‑t‑elle. Puis « les tirs éclatent. Si tu bougeais, tu étais mort ». Allongée au sol, séparée de son compagnon par le corps d’une femme, elle serre sa main pendant 90 minutes « just[e] pour se dire qu’ils sont encore vivants ». Lors de l’intervention policière, elle s’enfuit pieds nus.
À 3 h du matin, Antoine Griezmann apprend que sa sœur est saine et sauve. Sur Twitter, il écrit alors : « Grâce à Dieu, ma sœur a pu sortir du Bataclan. Toutes mes prières vont aux victimes et à leurs familles ». Le joueur a quitté le stade à 2 h 55, bouleversé mais soulagé.
Patrick Bruel vit, lui aussi, une nuit d’angoisse à distance. En Italie pour le travail, il avait confié les places du match France‑Allemagne à son ex‑épouse Amanda Sthers, qui accompagnait leurs fils Oscar et Léon. Devant sa télévision, il assiste, impuissant, aux images des explosions. « Je voyais en même temps le Bataclan et le Stade, sachant que mes fils étaient dedans. C’était très troublant », a‑t‑il raconté dans l’émission Sans Filtre sur W9.
Bruel relate ensuite les heures d’attente et le besoin d’agir : « Je suis parti le plus tôt possible pour les prendre dans mes bras. Pour les rassurer, leur expliquer l’inexplicable, pour tenter de rationaliser l’irrationnel. » Ses enfants sont sortis indemnes, mais le chanteur a perdu deux amis présents au Bataclan. Dans les colonnes du JDD, il confiait : « Deux de mes amis sont morts au Bataclan. Que dire… Ces attaques marquent une nouvelle étape dans l’horreur. » Dix ans plus tard, il évoque une fragilité durable : « C’est quelque chose que mes fils n’oublieront jamais. »
La mémoire et les commémorations
La trace laissée par le 13 novembre 2015 demeure visible dans la capitale. Les noms des victimes figurent sur des monuments commémoratifs à Paris et à Saint‑Denis. Chaque année, familles, rescapés et représentants de l’État se rassemblent pour se souvenir. Pour le dixième anniversaire, la ville inaugure un jardin du souvenir dans le 4e arrondissement de Paris, une initiative annoncée pour marquer la date.
Ce 13 novembre 2025, des bougies seront allumées aux terrasses touchées, au pied du Bataclan et aux abords du Stade de France. Dix ans après, Paris se souvient : le deuil collectif s’unit aux récits personnels, et la commémoration reste un acte de mémoire face à l’ampleur de la perte humaine et aux cicatrices laissées par cette nuit.


