Ancien candidat de La Nouvelle Star en 2008, Ycare a construit au fil des années une carrière solo solide. Aujourd’hui, le chanteur raconte comment il a traversé des périodes sombres et pourquoi il puise désormais une partie de sa créativité en écrivant pour d’autres, y compris pour Johnny Hallyday, malgré la disparition du Taulier en décembre 2017.
Un artiste qui a affronté ses démons
Ycare ne cache pas avoir connu des années difficiles. Sa longue lutte contre l’alcoolisme et les conséquences sur sa vie personnelle et artistique restent au centre de son récit. « La vie est pleine de doutes et d’incertitudes. L’écueil de ma vie d’artiste a été de ne pas faire la part des choses », confie-t-il dans un entretien accordé à nos confrères de TV Mag.
Il décrit la difficulté pour un auteur-compositeur d’établir une frontière entre vie privée et vie professionnelle : « Quand tu écris une chanson chez toi, ta vie privée et ta vie professionnelle sont intrinsèquement entremêlées. Et si tu es sensible, comme je l’étais, tu peux te perdre dans certaines formes de fausses béquilles, ne pas dormir et avoir peur de la solitude. »
De cette période, il retient un apprentissage. « Donc, tu sors le soir et tu rentres dans une espèce de cycle pervers qui est nul. Mais c’était mon chemin et, miraculeusement, avec un peu d’effort et de foi, je suis retombé sur mes pas avec une vie saine », ajoute Ycare, qui dit aujourd’hui être tourné vers la musique et l’écriture.
L’exercice singulier d’écrire pour Johnny Hallyday
À première vue, l’idée peut surprendre. Malgré le décès de Johnny Hallyday en décembre 2017, Ycare admet qu’il continue d’écrire des chansons en pensant à l’icône du rock français. « Oui, je m’éclate à faire ça. Je vais paraître fou, mais je continue d’écrire des chansons pour Johnny Hallyday en sachant qu’il ne les chantera jamais », reconnaît-il.
Cette activité, qu’il présente comme un jeu d’interprétation intérieure, relève d’un véritable exercice de style. Le chanteur parle d’un « transformisme » artistique : « J’aime l’exercice de transformisme qu’on peut avoir à l’intérieur de soi, de [se] déguiser en l’autre. »
Il explique ainsi comment il tente d’entrer dans la peau d’un autre interprète pour imaginer sa démarche artistique et ses émotions du moment : « C’est un honneur à chaque fois de me dire, lui, où est-ce qu’il en est artistiquement ? Qu’est-ce qu’il vit en ce moment ? De quoi part-on ? Où est-ce qu’on peut aller ? »
Abnégation et disparition de l’ego
Pour Ycare, écrire pour quelqu’un d’autre est un acte d’humilité. Il revendique l’idée d’effacement de soi, non par renoncement, mais par respect pour la chanson et pour l’artiste imaginé. « J’adore l’exercice de [s’]effacer complètement, même dans le style d’écriture, et d’essayer de devenir l’autre », dit-il.
Cette approche le place volontairement à l’écart de l’ego : « De l’abnégation au sens propre. Il n’y a plus d’ego. Mon nom, on l’oubliera. Ce n’est pas important. Ce qui est important, c’est le souvenir que la chanson laissera dans la vie de quelqu’un. »
Le propos, rapporté par TV Mag, montre un artiste apaisé, recentré sur son art et soucieux de laisser une trace par la qualité des mots plutôt que par la recherche de visibilité.
Un artiste tourné vers la collaboration
Au-delà de cette activité singulière liée à Johnny Hallyday, Ycare confie prendre de plus en plus de plaisir à écrire pour d’autres voix. Cet intérêt pour la collaboration illustre une évolution naturelle après des années de remises en question et de reconstruction personnelle.
Le chanteur, qui a été en couple par le passé avec Malika Ménard, semble aujourd’hui focalisé sur sa trajectoire artistique. Il évoque avec lucidité les étapes qui l’ont mené à renouer avec une vie saine et productive, et poursuit son chemin en explorant différents registres d’écriture.
Enfin, Ycare a été mentionné comme pressenti pour apparaître sous le costume du lapin dans Mask Singer, selon les informations reprises par TV Mag. Cette piste, si elle se confirmait, témoignerait de sa volonté d’expérimenter des formats variés tout en restant fidèle à sa passion première : la musique.
