Ce 4 novembre 2025, France 2 diffuse Boire, un documentaire auquel Virginie Efira prête sa voix en tant que narratrice. Le film explore l’alcool comme un art de vivre à la française : il peut exacerber les émotions, délier les langues, faire rire ou pleurer, rapprocher les êtres et les corps. Il sublime, rassure, désinhibe — mais il montre aussi son revers, fait d’excès, de maladies et de violences.
Boire : récits et archives autour d’un phénomène social
Réunis en cercle de parole, Charlotte, Baptiste, David, Marie, Jean-François, Lou et Rose décryptent les pouvoirs, les illusions et les mensonges de l’alcool, depuis l’initiation jusqu’à l’addiction. Leurs souvenirs d’ivresse se mêlent à des archives de la culture populaire, offrant un panorama à la fois intime et collectif de nos rapports à la boisson.
Pour Virginie Efira, prêter sa voix à ce récit est aussi une manière discrète de renouer avec le petit écran, quinze ans après l’avoir quitté. Son rôle de narratrice ne l’expose pas au même degré qu’une participation à une émission, mais il marque un retour symbolique sur un média qui l’a révélée au grand public.
Pourquoi Virginie Efira a quitté la télévision ?
Avant d’être une actrice célébrée, Virginie Efira a longtemps été animatrice de télévision. Née en 1977 à Schaerbeek (Belgique), elle débute en 1998 sur Club RTL et devient le visage de Mégamix, aux côtés de Lidia Gervasi. En 2002, RTL-TVI lui confie les quotidiennes et les primes de la Star Academy belge, puis À la recherche de la nouvelle star.
Repérée par M6 en 2003, elle enchaîne plusieurs programmes : Opération séduction, Le Grand Zap, La Saga des…, Follement Gay, Absolument 80/90, Le Grand Piège, Drôles d’équipes et Classé confidentiel. De 2006 à 2008, elle présente également la Nouvelle Star française sur M6 et W9, en remplacement de Benjamin Castaldi. C’est à cette période qu’elle conquiert un premier public en France, celui des télé‑crochets.
En juin 2008, portée par son succès, elle signe chez Canal+ pour Canal Presque, une émission humoristique portée par le duo Omar et Fred. Le programme s’arrête rapidement en raison de faibles audiences. Deux ans plus tard, elle annonce à Femme Actuelle son désir de passer à des écrans plus grands : le cinéma.
Elle raconte alors : « Oui, je quitte la télé pour le cinéma. Depuis deux ou trois ans, je n’étais plus en accord avec moi‑même. Je passais mon temps à m’excuser de faire de la télévision ». Avec ironie, elle ajoute : « Présenter une émission d’humour qui ne fait rire personne est une performance ! » Dans Paris Match, elle affirme également qu’elle ne présentera plus d’émission à la télévision « à moins d’avoir cinq enfants qui n’ont plus rien à manger ». Ces déclarations reflètent une lassitude et un souhait de redéfinir sa trajectoire professionnelle.
Des comédies romantiques au César : la mue d’une actrice
À partir de 2010, Virginie Efira se consacre pleinement au cinéma. Son parcours oscille d’abord entre comédies romantiques et rôles plus légers. On la retrouve dans Le Siffleur (aux côtés de Thierry Lhermitte), puis dans des titres populaires comme L’amour, c’est mieux à deux (Clovis Cornillac, Manu Payet), La Chance de ma vie (François‑Xavier Demaison), 20 ans d’écart (Pierre Niney), Le Goût des merveilles (Benjamin Lavernhe) et Un homme à la hauteur (Jean Dujardin).
Le virage dramatique intervient avec Justine Triet. En 2016, dans Victoria, elle incarne une avocate en crise et obtient une première nomination au César de la meilleure actrice. Cette reconnaissance ouvre la porte à des collaborations exigeantes : Elle et Benedetta avec Paul Verhoeven, Adieu les cons d’Albert Dupontel, Sibyl de nouveau avec Justine Triet, ainsi que des films comme En attendant Bojangles, Don Juan ou Revoir Paris.
Revoir Paris lui vaut un César en 2023. La même année, Les Enfants des autres, réalisé par Rebecca Zlotowski, est évoqué comme une production qui aurait pu lui apporter une seconde statuette. À l’aise dans tous les registres, Virginie Efira s’impose comme une des actrices françaises les plus demandées, capable de passer de la comédie au drame avec aisance.
Un agenda réduit pour préserver plaisir et famille
Face à une carrière très sollicitée, elle a choisi de ralentir le rythme pour préserver son plaisir de jouer et s’occuper de sa famille. En 2025, son agenda de sortie est volontairement serré : elle figure dans Vie privée, de Rebecca Zlotowski, avec Jodie Foster, et dans Les Braises, où elle incarne une gilet jaune. Ce choix de projets témoigne d’une sélection attentive des rôles et d’un équilibre recherché entre vie professionnelle et vie personnelle.
Qu’il s’agisse de prêter sa voix à un documentaire social ou de choisir des films aux registres variés, Virginie Efira trace une carrière polymorphe. Son retour ponctuel au petit écran pour Boire illustre surtout une trajectoire cohérente : celle d’une artiste qui a su se réinventer, tout en restant attentive aux enjeux et aux récits qui la touchent.


