Depuis vendredi dernier, l’avenir d’Adrien Rabiot à l’Olympique de Marseille semble prendre une tournure dramatique. Devenu un élément central et apprécié des supporters depuis son arrivée à l’été 2024, le milieu international français se retrouve loin de la Canebière, au centre d’une polémique née d’une altercation dans les vestiaires du Roazhon Park à Rennes.
L’altercation au Roazhon Park
Selon plusieurs sources et des informations remontées par les dirigeants de l’OM, Adrien Rabiot et son coéquipier anglais Jonathan Rowe ont été impliqués dans une violente dispute vendredi dernier. Le club a qualifié l’événement de « violence inouïe », expression reprise mercredi par le président Pablo Longoria pour justifier une décision forte : placer les deux joueurs sur la liste des transferts et les écarter de l’effectif.
Ce revirement est d’autant plus surprenant que Rabiot est présenté depuis l’an dernier comme un pilier de l’équipe dirigée par Roberto De Zerbi. L’éviction intervient malgré son statut et une popularité manifeste auprès des fans marseillais. Du côté du club, la décision traduit la gravité que lui attribuent les dirigeants, mais elle soulève aussi de nombreuses questions sur la réalité des faits et sur la manière dont la situation a été gérée en interne.
La version de Véronique Rabiot
La réaction du clan Rabiot ne s’est pas fait attendre. Véronique Rabiot, mère et agente du joueur, est intervenue sur RTL ce jeudi 21 août 2025 pour dénoncer l’emballement autour de l’affaire et défendre son fils. Elle remet en question la qualification employée par le président du club : « Qu’est-ce que ça veut dire, ‘violence inouïe’ ? Personne n’a été blessé, personne n’est allé à l’hôpital, il n’y a pas eu de nez cassé, pas de lèvres fendues. Pas de point de suture, pas de jours d’ITT (Incapacité Totale de Travail), donc je ne comprends pas bien. ‘Violence inouïe’, je n’y crois pas. »
Tout en niant pas l’existence d’une altercation — « L’altercation ? Je ne la conteste pas, et Adrien non plus » — elle invite toutefois à la prudence et annonce laisser à son fils la possibilité de « raconter lui‑même » les faits. Véronique Rabiot s’étonne aussi de la réaction du club face à un incident qui, selon elle, n’a laissé aucune blessure matérielle ou médicale apparente.
Des questions sur la gestion du vestiaire
La mère d’Adrien pointe également du doigt la gestion de l’événement par les responsables présents sur place. Elle rappelle que, selon elle, l’entraîneur et le directeur du football, Mohamed Benatia, étaient dans le vestiaire au moment des faits. « Comment on peut imaginer qu’il y ait une altercation d’une violence inouïe et que personne n’intervienne ? Je n’y crois pas, et personne n’y croit de toute façon », a‑t‑elle déclaré, mettant en cause la version officielle et la chaîne de responsabilité interne.
Son intervention ajoute une couche de tension entre le clan Rabiot et la direction marseillaise. Elle souligne un sentiment d’incompréhension et d’injustice, déjà alimenté par des épisodes antérieurs liant la famille Rabiot au monde du football professionnel.
Un ressentiment prolongé et la comparaison avec le passé
Véronique Rabiot n’a pas hésité à évoquer des épisodes passés, notamment des échanges houleux lors du dernier Classico PSG-OM. Dans l’interview relayée par RTL, elle affirme avoir été « violemment insultée avec son fils » par le passé, en référence à une période où Adrien évoluait au Paris Saint‑Germain. Elle assure vivre aujourd’hui « pire » avec l’OM en ce qui concerne le traitement que subirait son fils par certains dirigeants.
Elle a aussi mis en avant les conséquences sportives et humaines d’une telle décision : « Ce serait une catastrophe s’il ne joue pas pendant une saison. C’est une situation qu’on a déjà vécue, on n’a pas envie de la revivre, c’est évident. » Cette phrase met en lumière l’enjeu personnel et professionnel que représente la mise à l’écart pour Rabiot et sa famille.
Une situation encore floue
À ce stade, plusieurs éléments restent flous : la nature exacte des gestes et paroles échangés, le rôle précis des témoins présents dans le vestiaire, et la suite procédurale envisagée par l’OM. L’officialisation de la mise sur liste des transferts illustre la fermeté de la réponse du club, mais elle ne clôt pas le débat ni n’apporte toutes les réponses attendues par l’entourage du joueur.
La parole d’Adrien Rabiot, que sa mère dit vouloir laisser s’exprimer, apparaît désormais comme une clé pour mieux comprendre cet épisode. En attendant, le club, les supporters et les observateurs suivent avec attention l’évolution d’un dossier susceptible d’impacter durablement la saison et la carrière du milieu de terrain.