Depuis la rentrée, Cyril Hanouna a posé ses valises sur W9 avec son nouveau rendez-vous Tout beau tout neuf. L’animateur, connu pour son franc-parler et ses formats populaires, a remanié son équipe en invitant de nouveaux chroniqueurs tout en recontactant ses alliés de longue date comme Valérie Bénaïm, Géraldine Maillet ou Gilles Verdez.
Diffusé du lundi au vendredi à 18h45, le programme mêle revue de presse médiatique et retour sur les temps forts de la journée. La grille de la chaîne a rapidement confronté l’équipe à un sujet judiciaire majeur : la condamnation, le 25 septembre, de Nicolas Sarkozy à cinq ans d’emprisonnement pour « association de malfaiteurs » dans le cadre du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.
Un plateau entretenu pour éviter la polémique
Si Cyril Hanouna et son équipe ont rarement fait de la politique pure le cœur de leurs émissions sur TPMP, l’arrivée sur W9 n’a pas changé la difficulté à traiter des dossiers judiciaires impliquant des personnalités politiques. Les chroniqueurs, souvent attachés à préserver leur impartialité ou à éviter les polémiques publiques, se retrouvent parfois limités dans leurs prises de parole.
Pour contourner ce dilemme, l’animateur a choisi de faire appel à une personne dont la légitimité professionnelle est clairement identifiable : Tiphaine Auzière. Avocate de formation, elle est apparue sur le plateau pour expliquer, de manière factuelle, les conséquences judiciaires possibles de la condamnation de l’ancien chef de l’État.
Tiphaine Auzière : l’expertise juridique au cœur du débat
Agée de 41 ans, Tiphaine Auzière a pris la parole sans fard. Son statut d’avocate lui a permis d’aborder des questions techniques que les chroniqueurs préfèrent souvent éviter. La présence de Mme Auzière a toutefois suscité quelques remarques en raison de sa proximité familiale : elle est la fille de Brigitte Macron, l’épouse du président de la République. Ce lien a alimenté des interrogations sur la légitimité de son intervention, que Tiphaine Auzière a laissées dialoguer avec ses explications juridiques.
Interrogée en plateau sur un calendrier pénal concret — «Dans combien de jours Nicolas Sarkozy peut-il aller en prison ?» —, elle a apporté des repères chiffrés et circonstanciés. Selon elle, «le délai moyen pour passer devant la cour d’appel, vous êtes sur un délai moyen de presque 14 mois». Elle a précisé : «si toute demande de remise en liberté est refusée, ce qui est tout à fait possible, il reste 14 mois en prison. Potentiellement, la cour d’appel pourrait derrière revenir sur la décision.»
Ces explications visaient à clarifier le mécanisme procédural plutôt qu’à anticiper l’issue d’une procédure d’appel. Tiphaine Auzière a insisté sur la distinction entre l’exécution immédiate d’une peine et les voies de recours qui peuvent modifier ultérieurement la sanction.
Sur le compte officiel de l’émission, le passage a été relayé par un extrait tweeté : « »Si toutes les demandes de liberté sont refusées, il reste 14 mois en prison. » Condamné à 5 ans d’emprisonnement, l’avocate Tiphaine Auzière détaille ce qui pourrait se passer pour l’ancien président Nicolas Sarkozy. #TBT9 , du lundi au vendredi à 18:45 sur W9 et M6+ pic.twitter.com/gBdjchUaEC».
La séquence a permis au programme d’aborder une affaire de haute sensibilité sans que les intervenants ordinaires du plateau ne prennent directement position sur le fond politique du dossier. En mobilisant une professionnelle du droit, l’équipe a choisi de privilégier l’explication procédurale et de limiter les interprétations.
Reste que la présence d’une personnalité liée à l’entourage présidentiel sur un plateau télé est susceptible de nourrir le débat public sur la neutralité des intervenants. Sur le plan strictement juridique, les éléments avancés par Tiphaine Auzière concernent les calendriers habituels de l’instruction et de l’appel ; toute évolution de la situation dépendra des décisions de justice à venir.


