Figure familière des téléspectateurs, Sinclair a occupé le siège de juré de La Nouvelle Star de 2007 à 2009, pendant deux saisons. Le chanteur, auteur-compositeur-interprète et musicien, qui a ensuite franchi la Manche médiatique pour rejoindre TF1, garde un souvenir mitigé de son passage dans un autre grand divertissement télévisé : la huitième saison de Danse avec les stars.
Un passage éclair et des regrets
Invité sur le parquet de Danse avec les stars aux côtés de Denitsa Ikonomova, Sinclair a été rapidement éliminé. Dans les colonnes du Parisien, il ne cache pas sa déception et parle sans détour d’un choix qu’il juge aujourd’hui erroné : « Une erreur ! J’étais tellement transparent à l’époque, au bout de ma vie, je l’ai fait pour les mauvaises raisons, j’avais besoin de blé… Tout le monde a été déçu ».
Selon son récit, la production elle-même nourrissait de grandes attentes : « ils pensaient que j’allais gagner ». L’échec fut donc d’autant plus amer. « Je me suis fait jeter très vite. Ils ont été adorables, mais se mettre à poil, danser, alors que je suis dyslexique, c’était horrible… », confie-t-il, évoquant une expérience humiliante à ses yeux et peu en phase avec son état d’esprit de l’époque.
Une sortie de scène et une reconstruction dans le sud
Aujourd’hui âgé de 55 ans, Sinclair a profondément changé de vie. Il a quitté Paris il y a six ans et s’est installé dans le sud de la France, un choix lié à une période personnelle très difficile. « J’y suis arrivé il y a six ans, après une période de vie très, très dure, un crash. Je suis arrivé comme un nomade, ne sachant plus très bien qui j’étais et où j’allais. En quelques semaines, j’ai réussi à redevenir moi-même », raconte l’artiste au Parisien.
La décision de s’éloigner de la capitale a marqué le début d’un retour progressif à la création. Avec des amis, il a monté un label et exploré de nouvelles activités. « J’ai créé un label avec des copains, et j’ai fait des choses que je n’avais jamais faites : monter des événements, devenir DJ en herbe. J’ai produit un artiste génial, Aïssa Malouk, et petit à petit je suis revenu à la musique », confie Sinclair.
Un long hiver et la lutte contre la dépression
La nécessité de ce retrait s’explique aussi par une période sombre sur le plan professionnel et personnel. Sinclair admet avoir perdu l’envie. Entre 2015 et 2019, il a continué à donner des concerts, mais sans retrouver l’affluence d’antan : « J’avais perdu l’envie. J’ai fait des concerts de 2015 à 2019 mais les gens ne venaient plus. Je sortais de la télé. Les gens m’identifiaient. Mais je n’arrivais plus à connecter avec le public. Et puis j’avais une énergie de merde. Je me suis tapé un long hiver. Cela s’appelle la dépression », confesse-t-il.
Pour Sinclair, la « machine » s’est littéralement grippée. Il a dû choisir entre s’enfoncer ou changer radicalement de cap : « Et là, soit je continuais à creuser ma tombe, soit je quittais Paris… J’ai dû laisser ma fille, qui était grande. Mais je devais me sauver. »
Un retour au travail acharné
La rupture avec Paris ne signe pas une retraite. Au contraire, l’artiste décrit une renaissance par le travail. « Depuis quatre ans, je bosse tous les jours. Je suis devenu workaholic (accro au travail, ndlr) », affirme-t-il, montrant une énergie nouvelle et une discipline de studio retrouvée.
Entre production, événements locaux et activités de DJ, Sinclair a réorienté sa carrière loin des projecteurs mainstream. Ce parcours, marqué par l’échec télévisuel et la rechute personnelle, illustre la trajectoire d’un artiste qui a choisi la reconstruction plutôt que la résignation.
Son témoignage au Parisien restitue un mélange de lucidité et d’apaisement : il reconnaît les erreurs du passé, évoque la douleur des années difficiles, mais met aussi en avant les fruits d’un travail quotidien qui lui a permis de retrouver sa place dans la musique.
