Samuel Étienne, animateur et streameur connu du grand public, a récemment alimenté la chronique people en évoquant, avec une pointe d’humour et d’ambition, une candidature à la présidence de la République. Invité de Popcorn sur YouTube, celui qui présente QPUC tous les weekends sur France 3 a confirmé qu’il ne serait « pas contre » l’idée de succéder à Emmanuel Macron en 2027, si certaines conditions étaient réunies.
Un pari lancé au ZEvent et une cagnotte dépassant le million
Lors du ZEvent 2025, Samuel Étienne avait posé un défi surprenant : si la cagnotte du stream dépassait le million d’euros, il se porterait candidat à l’élection présidentielle de 2027. Selon ses propres déclarations, la cagnotte a bel et bien franchi ce cap, relançant aussitôt la question de savoir s’il irait vraiment au bout de ce pari.
L’annonce, faite sur un ton décontracté lors d’une interview YouTube, a naturellement suscité des interrogations. Le présentateur a lui-même relativisé l’idée tout en exposant quelques lignes directrices de ce qu’il imaginerait comme programme. Interrogations et scepticisme entourent évidemment une telle perspective : affronter des personnalités politiques établies — Jean‑Luc Mélenchon, Jordan Bardella, Marine Tondelier ou Nathalie Arthaud, pour ne citer qu’eux — relèverait d’un tout autre calendrier et d’un important travail de construction d’un mouvement.
La dépénalisation du cannabis, priorité et slogan déjà trouvés
Parmi les mesures évoquées, Samuel Étienne a particulièrement insisté sur la dépénalisation du cannabis. Il a expliqué : « Parce qu’aujourd’hui, il y a trop de moyens policiers et judiciaires qui sont mis en place sur la question. Nos voisins allemands l’ont fait. Comme ça, on met ces moyens ailleurs. On crée une régie d’État qui encadre et contrôle quand même le cannabis. Comme ça, on met une petite taxe là‑dessus, et tout le monde est content. »
Cette proposition s’inscrit dans un débat public européen déjà engagé, la mention de l’Allemagne servant d’exemple pour illustrer sa logique. Samuel Étienne a aussi dévoilé un slogan pour ce qui serait, selon lui, un projet politique : « La France est tienne ». Le choix de cette formule renvoie explicitement à son univers de créateur de contenu et à son émission sur Twitch, La matinée est tienne, où il réalise une revue de presse quotidienne.
Référendum annuel et gouvernements de streamers : des idées loin des codes traditionnels
Outre la question du cannabis, l’animateur a évoqué l’instauration d’un « référendum annuel » pour associer davantage les Français aux décisions publiques, en remplaçant selon lui le modèle actuel qui les conduit à s’exprimer tous les cinq ans. Il a rappelé qu’« aucun référendum n’a été proposé en France depuis Nicolas Sarkozy en 2005 », pointant ainsi la rareté de cet outil direct dans le paysage politique hexagonal.
Enfin, Samuel Étienne a proposé une image très personnelle de l’exécutif qu’il imaginerait : un gouvernement composé non pas de figures politiques traditionnelles, mais de streamers, professionnels du numérique et de la communication issus de son milieu. Une proposition qui choque autant qu’elle interpelle : elle illustre la volonté de déplacer les codes et d’insuffler des profils atypiques dans la sphère publique.
Ces déclarations, faites dans un cadre médiatique et parfois teintées d’humour, posent néanmoins des questions concrètes. Passer d’une présence médiatique et d’un engagement ponctuel à la gestion d’un État suppose un programme détaillé, des soutiens politiques structurés et une connaissance approfondie des dossiers nationaux et internationaux.
Samuel Étienne, en levant l’hypothèse d’une candidature, ouvre donc un débat à la croisée des mondes : celui des médias et de la politique, où les règles et les attentes du public peuvent être très différentes. Pour l’heure, il s’agit d’un projet à la fois personnel et performatif, alimenté par le succès de sa cagnotte et par sa capacité à mobiliser une communauté. Reste à voir si cette démarche, qui mêle prise de position politique et stratégie de contenu, se transformera un jour en véritable candidature.
Mentionnés dans cet article : Jean‑Luc Mélenchon, Jordan Bardella, Marine Tondelier, Nathalie Arthaud.


