Ce 26 novembre 2025, France 2 diffuse L’amour et les forêts, adaptation au cinéma du roman d’Éric Reinhardt. Le film réunit Virginie Efira, Melvil Poupaud, Romane Bohringer et Virginie Ledoyen. Réalisé et coécrit par Valérie Donzelli, avec Audrey Diwan au scénario, il s’inscrit dans une soirée thématique consacrée aux femmes sous emprise, un thème central du livre et de son adaptation.
Une carrière marquée par les rôles intenses
Pour Romane Bohringer, présence au casting et réalité personnelle se tiennent à distance : elle assure que le sujet du film « ne renvoie à rien de personnel ». L’actrice française, auréolée d’un César du meilleur espoir pour Les Nuits fauves, s’est construite une filmographie souvent habitée par des personnages tourmentés. Dans sa vie privée, pourtant, c’est une dynamique familiale différente qui a pris forme après sa séparation avec Philippe Rebbot.
Romane Bohringer a rencontré Philippe Rebbot en 2004 sur le tournage du téléfilm Le Triporteur de Belleville. À l’époque, Rebbot travaillait comme assistant régisseur adjoint. Leur histoire d’amour a été fulgurante et le couple a rapidement fondé une famille : Rose est née le 26 décembre 2008 et Raoul le 2 août 2011.
Les premières années de leur vie de parents se sont déroulées entre tournages et projets communs. Bohringer évoque ces débuts comme une période « douce et foisonnante », faite d’invention et d’éducation créative. Les enfants ont d’ailleurs été impliqués dans des projets familiaux, ce qui a plus tard poussé l’actrice à repenser l’exposition médiatique de sa progéniture.
Réduction de l’exposition médiatique après des retours difficiles
Romane Bohringer a reconnu publiquement les effets de cette exposition. Dans une interview à Paris Match, elle revenait sur le tournage où Rose et Raoul jouaient leurs propres rôles et confiait : « Quand j’y repense, je me rends compte que ce sont des décisions un peu folles qu’on a prises pour eux. »
Elle ajoutait que sa fille avait été gênée à l’école et avait « été embêtée », ce qui l’a conduite à limiter la visibilité de ses enfants. Dans la même interview, toujours citée par la presse, elle expliquait : « J’ai ralenti parce que j’ai vu que tout dépend de la manière dont c’est perçu et par qui. » Pour plus de précision, il faut noter que la déclaration selon laquelle « ma fille, qui a 14 ans aujourd’hui… » renvoie à l’âge indiqué au moment de l’entretien cité par Paris Match, et non nécessairement à la date actuelle.
Cette prise de conscience a modifié ses pratiques : présence moins fréquente des enfants dans les projets publics et prudence accrue sur les réseaux sociaux. L’objectif affiché est de protéger leur intimité tout en conservant une vie artistique active.
Le « séparment » : vivre séparés mais ensemble
Après leur séparation, Romane Bohringer et Philippe Rebbot ont écarté l’idée d’une séparation classique. Au lieu d’un partage des enfants entre deux domiciles distincts, ils ont imaginé une configuration originale : vivre dans le même immeuble mais dans des appartements séparés et indépendants. Bohringer a décrit cette recherche dans les colonnes du Monde, précisant qu’elle arpentait Montreuil en Seine-Saint-Denis « à la recherche de programmes neufs qui permettraient d’acheter deux logements dans le même immeuble pour que tout soit le plus facile possible pour nos enfants ».
Le concept, surnommé « sépartment », consiste en deux appartements autonomes, chacun avec son entrée, sa cuisine, son salon et sa chambre, reliés par les chambres des enfants. Ces pièces font office de ponts entre les deux univers parentaux. Selon Bohringer, le dispositif allie « indépendance et proximité » et, après une année d’expérimentation, elle n’y voyait « que des atouts : réduction du stress, douceur de vie, quotidien simplifié ».
Cette organisation atypique a inspiré le film L’Amour flou, coréalisé et interprété par les deux ex-compagnons en 2018. L’accueil critique et public a été favorable, et le projet a donné naissance à une série en 2021, qui prolonge l’expérience fictionnelle de cette configuration familiale réelle.
Aujourd’hui, Romane Bohringer réside toujours dans l’immeuble de Montreuil où le « sépartment » a été pensé. Cette solution illustre une manière alternative de gérer une séparation : préserver la proximité et la cohérence familiale sans effacer les individualités. Pour Rose et Raoul, la trajectoire post-rupture a été associée à créativité, solidarité et respect, selon les témoignages publics de leurs parents.
Au fil des années, cette expérience familiale a nourri la production artistique du couple et interroge le modèle traditionnel de la séparation. Elle montre aussi que, au-delà des étiquettes, des familles inventent des modes de cohabitation adaptés à leurs besoins et à ceux des enfants.


