Il y a vingt ans jour pour jour, Richard Virenque prenait sa retraite sportive. Le nom de l’ancien coureur français reste indissociablement lié à l’un des plus grands scandales de dopage du cyclisme : l’affaire Festina, éclatée en 1998, alors que Virenque était à l’apogée de sa carrière.
Le scandale Festina et la chute
En juillet 1998, à trois jours du départ du Tour de France qui partait de Dublin, Willy Voet, soigneur de l’équipe Festina, est arrêté à la frontière franco-belge. Dans son véhicule, les douanes découvrent près de 400 flacons contenant des produits dopants : érythropoïétine (EPO), hormones de croissance, testostérone et corticoïdes. La sanction est immédiate : l’équipe Festina est exclue de la Grande Boucle.
La réputation de Richard Virenque est sévèrement entachée. Mis en examen par le juge lillois Patrick Keil, il est également exclu du Tour. Virenque nie d’abord s’être dopé intentionnellement, et sa défense devient rapidement un objet médiatique. L’émission satirique Les Guignols de l’info tourne en dérision sa ligne de défense avec le refrain : « mais on m’aurait menti ? ».
Peu après, le soigneur Willy Voet affirme que Virenque connaissait parfaitement les pratiques et qu’il avait participé au trafic entre cyclistes professionnels. Au procès d’octobre 2000, Richard Virenque, qui avait d’abord nié, finit par reconnaître les faits. Il est alors sanctionné d’une suspension sportive d’un an.
Une retraite annoncée, puis différée
Dès 1998, la question d’une retraite plane sur le coureur. Son frère Lionel déclarera que ce départ est « contraint et forcé » : faute d’employeur, Richard annonce alors sa retraite. Mais sa carrière ne s’arrête pas immédiatement. Il est finalement engagé par l’équipe Polti, connaît une interruption, puis parvient à remporter deux nouveaux maillots de meilleur grimpeur en 2003 et 2004.
Il termine sa carrière sportive peu après ces succès. Dans une interview au magazine Cyclism Actu, dix ans plus tard, il confie : « Ma victoire à Saint-Flour le 14 juillet 2004 restera un jour particulier pour moi. » Cette phrase témoigne d’un attachement à certains instants de compétition malgré la controverse qui a marqué sa trajectoire.
Le dopage, un feuilleton qui dépasse Virenque
L’affaire Festina n’a pas été un cas isolé. Plus tard, le cyclisme est de nouveau secoué par le cas Lance Armstrong. L’Américain, surnommé « Le Boss », avait remporté sept Tours de France consécutifs entre 1999 et 2005. Diagnostiqué d’un cancer métastatique du testicule en 1996, il devient ensuite une figure majeure de la lutte contre la maladie et fonde la Livestrong Foundation.
Mais des révélations et des preuves de dopage amènent l’USADA à le sanctionner : en août 2012, Armstrong est radié et privé de ses titres. Le phénomène ne se limite pas au cyclisme : des affaires retentissantes ont marqué d’autres sports, comme la mort du cycliste Tom Simpson en 1967, le contrôle positif de l’athlète Ben Johnson en 1988, la suspension du footballeur Diego Maradona en 1994, ou encore la sanction contre le nageur Sun Yang en 2020.
Après le vélo : médias, télévision et vie privée
Si Richard Virenque n’a pas caché qu’il avait tiré un trait sur la compétition, il n’a pas pour autant disparu des écrans et des ondes. Il devient consultant pour Eurosport entre 2005 et 2018. Sa notoriété le mène aussi vers la télévision grand public : en 2006, il participe à l’émission de télé-réalité Je suis une célébrité, sortez-moi de là ! diffusée sur TF1. Il intervient également sur Europe 1 dans « Europe 1 Sport » et prend part à la première saison de l’émission Ice Show sur M6.
Côté privé, Richard Virenque a eu deux enfants, Clara et Dario, avec sa première épouse, Stéphanie (1997–2008). Depuis 2012, il vit avec Marie-Laure, avec laquelle il a eu un fils, Eden, né en 2014.
Vingt ans après l’annonce de sa retraite, l’image de Virenque reste complexe : d’un côté, celle d’un champion capable de victoires et de maillots distinctifs ; de l’autre, la marque indélébile d’un des scandales de dopage les plus médiatisés du cyclisme moderne. Les faits, jugés et sanctionnés, continuent de structurer la manière dont son parcours est raconté.


