Le 23 octobre 2013 restera une date symbolique dans la courte vie du prince George. Ce jour-là, le premier enfant du prince William et de Kate Middleton a été baptisé dans la chapelle royale du palais St James à Londres, cérémonie présidée par l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby. Entouré de trois générations de la famille royale, George recevait alors le premier geste officiel qui scelle, pour la monarchie, une continuité dynastique.
Un baptême familial et des parrains choisis parmi des proches
La cérémonie de 2013 rassemblait plusieurs figures emblématiques de la monarchie : la reine Elizabeth II et le prince Philip, le prince Charles et Camilla Parker Bowles, ainsi que les parents du bébé. Le prince Harry était également présent, venu seul ce jour-là. Pour marquer l’événement, sept parrains et marraines furent désignés — des proches du couple de Cambridge plutôt que des membres de dynasties étrangères, conformément au souhait des parents de privilégier l’entourage personnel.
Parmi eux figuraient la cousine germaine du prince William, Zara Phillips, ainsi qu’Oliver Baker, présenté comme un ami de William et de Catherine depuis leurs études à l’université de St Andrews, et Julia Samuel, amie proche de feu Diana Spencer. Ces choix témoignent d’une volonté de maintenir le cercle intime autour de l’enfant, loin des seules logiques protocolaires.
Le 12e anniversaire qui marque un tournant
Douze ans plus tard, le 22 juillet 2025, le prince George a franchi un cap lourd de sens. À l’âge de 12 ans, une ancienne règle de la monarchie entre en vigueur : un héritier direct de la couronne ne doit plus voyager dans le même avion que son père, afin de protéger la ligne de succession. Ce principe, technique en apparence, est aussi un marqueur puissant du passage de l’enfance à un statut de potentiel successeur.
La spécialiste de la monarchie de la BBC, Jennie Bond, résume la situation en ces termes : « Être un ‘préadolescent’ comporte son lot de défis. George aura l’impression que son monde s’élargit à tous les niveaux : physique, mental, émotionnel et social. » Et d’ajouter que ce passage pour un héritier comporte une dimension encore plus lourde de contraintes et d’attentes.
Un ancien pilote royal, Graham Laurie, a rappelé le précédent générationnel : « Nous avons voyagé tous les quatre… jusqu’à ce que le prince William ait 12 ans. Après cela, il a dû avoir un avion séparé… » Ce souvenir illustre que la règle n’est pas nouvelle et qu’elle est appliquée depuis des décennies pour préserver la continuité dynastique.
Le respect du protocole est attendu de la part des Cambridge, souvent présentés comme férus de règles institutionnelles. Certains observateurs notent néanmoins la contradiction écologique : multiplier les vols pour séparer les membres d’une même famille augmente le bilan carbone. Malgré cela, pour la monarchie, la priorité reste la sécurité et la préservation de la succession.
Pour George, la contrainte de voyager séparément de son père symbolise un changement : il n’est plus seulement un enfant au sein d’une famille aimante, il devient un élément important du système monarchique, soumis à des obligations et à des précautions spécifiques.
Une enfance aménagée, mais ancrée dans la réalité
Malgré ces impératifs, ses parents tentent d’offrir au prince George une enfance la plus « normale » possible. Très tôt, il a été scolarisé avec d’autres enfants, un choix délibéré qui contraste avec la pratique royale historique — la reine Elizabeth II, par exemple, avait bénéficié d’un précepteur au palais.
Installés pendant de longues années à la campagne, William et Catherine ont veillé à ce que George, ainsi que ses frères et sœurs, Charlotte et Louis, puissent grandir loin des seuls salons dorés de Buckingham Palace. Ces cadres plus ordinaires ont permis des moments de jeu et d’insouciance, tout en gardant la conscience d’une destinée singulière.
Le petit prince montre par ailleurs des préférences enfantines simples : l’un de ses dessins animés favoris a longtemps été Le Roi Lion, un clin d’œil médiatique au rôle qu’il est un jour amené à assumer. Reste la question — que la famille elle-même semble poser par ses choix : comment concilier la vie d’un garçon et l’éducation d’un futur prince ?
Ce nouveau « cadeau d’anniversaire », en apparence protocolaire, rappelle que le quotidien de George continuera de basculer progressivement vers des obligations institutionnelles. À 12 ans, sa vie s’oriente clairement vers une préparation au rôle qui l’attend, entre protection, contraintes et tentatives de préserver une part d’enfance.


