Plainte contre Jordan Bardella : l’AC Corruption saisit le PNF après des révélations sur Pascal Humeau et le financement présumé par le Parlement européen

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Une nouvelle affaire jette une ombre sur le Rassemblement National. Après les révélations du Canard Enchaîné, l’association AC Corruption a déposé une plainte auprès du Parquet national financier (PNF). Elle vise des faits présumés de favoritisme et de détournement de fonds publics liés à la rémunération de Pascal Humeau, présenté comme le « média‑traîneur » de Jordan Bardella. Ses missions, ses contrats et le financement européen qui les accompagnaient sont désormais au cœur d’un dossier judiciaire sensible.

La plainte et les faits reprochés

L’association AC Corruption fonde sa plainte sur les éléments publiés par Le Canard Enchaîné. Selon le journal satirique, Pascal Humeau a été engagé dès 2019 pour former les députés européens du RN à la prise de parole médiatique, avec une rémunération prise sur l’enveloppe budgétaire allouée par le Parlement européen aux parlementaires.

D’après les informations reprises dans la plainte, un changement de nature des missions serait intervenu en septembre 2021. À partir de cette date, Pascal Humeau aurait été mobilisé non plus pour des formations en lien avec l’activité parlementaire européenne, mais pour accompagner Jordan Bardella dans la préparation de la campagne présidentielle de 2022. Or, cette préparation est strictement nationale et sans lien direct avec le mandat de député européen, rappelle la plainte.

L’association considère que l’utilisation de fonds européens pour des activités internes de parti équivaut à un détournement de fonds publics, au sens de l’article 432‑15 du Code pénal. AC Corruption inscrit ce dossier dans une logique plus large, dénonçant selon elle une stratégie du RN visant à capter des financements publics, européens ou nationaux.

Ce que disent les protagonistes

Interrogé par BFMTV, le cabinet de Jordan Bardella a fermement réagi. « Jordan Bardella conteste bien entendu ces accusations qui le visent dans le contexte politique que l’on connaît, et se réserve le droit d’engager des poursuites en diffamation et dénonciation calomnieuse », a déclaré son entourage.

Aucune charge formelle n’a encore été mise en examen publiquement dans ce dossier au moment de la rédaction. La plainte d’AC Corruption conduit toutefois le PNF à devoir examiner si des irrégularités relèvent d’un cadre pénal. Les faits dénoncés, s’ils étaient avérés, pourraient nécessiter des investigations sur l’origine des paiements et la réalité des prestations facturées.

Un contexte judiciaire déjà lourd pour le RN

Le dossier s’inscrit dans un contexte où le Rassemblement National a déjà été visé par plusieurs procédures liées au financement et à l’emploi de collaborateurs. Dans l’affaire dite des assistants parlementaires, le parti et vingt‑cinq de ses collaborateurs ont déjà été condamnés pour des faits jugés similaires, relatifs au détournement de fonds.

Par ailleurs, en juillet 2025, le parquet européen a ouvert une enquête concernant la gestion du budget communication surnommé « budget 400 », liée à un « groupe identitaire auquel appartient le RN », selon les informations précédemment publiées. Ces éléments renforcent l’attention portée aux pratiques financières du mouvement et de ses structures associées.

Les enjeux juridiques et politiques

Sur le plan juridique, la question centrale est de savoir si les dépenses imputées sur les crédits parlementaires européens correspondaient effectivement à des missions liées au mandat européen ou si elles ont financé des activités politiques nationales. La frontière est définie par des règles strictes du Parlement européen, qui limitent l’utilisation des enveloppes aux tâches liées au mandat.

Sur le plan politique, l’affaire intervient dans un climat déjà tendu, où les accusations sur le financement et l’emploi au sein du RN nourrissent débats et polémiques. La mise en examen éventuelle ou la suite donnée par le PNF seront surveillées de près, tant par les oppositions que par les soutiens du parti.

A ce stade, la plainte d’AC Corruption ouvre une nouvelle étape judiciaire. Les services compétents devront désormais vérifier la réalité et l’objet des prestations rémunérées et établir si les règles d’utilisation des fonds européens ont été respectées.

Le dossier reste en évolution et des auditions, demandes de pièces ou vérifications comptables sont attendues si le PNF décide de donner suite aux éléments transmis par l’association.

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