Ce mardi 14 octobre, Patrick Sébastien était l’invité de l’émission Tout beau tout neuf sur W9. À 71 ans, l’animateur s’est livré sans filtre face à son « ami » Cyril Hanouna, à l’occasion de la promotion de son livre Même par peur (éditions XO), paru le 16 octobre. La quatrième de couverture précise : « à travers mille anecdotes, et autant de rencontres, Patrick Sébastien dissèque un phénomène omniprésent dans la société actuelle : nos peurs ». L’entretien a rapidement dérivé vers des sujets plus personnels et politiques, révélant l’ampleur des prises de position publiques de l’ancien visage populaire du service public télévisuel.
Un entretien sans langue de bois
Sur le plateau, Patrick Sébastien n’a pas évité les thèmes sensibles. Outre la présentation de son ouvrage, il est notamment revenu sur « l’affaire de la fellation » au Cap d’Agde cet été, un sujet qui a fait la une et que le chroniqueur a abordé sans détour, selon la captation de l’émission.
Fort de sa notoriété, il a aussi confié son exaspération face au climat politique actuel. « J’ai l’impression de voir des parents qui se mettent sur la gueule devant les enfants. J’ai des politiques qui se mettent sur la gueule allègrement et n’en n’ont rien à foutre », a-t-il regretté, s’adressant à la classe politique au sens large. « Ça me navre, le spectacle est désolant », a ajouté l’ancien animateur du Plus Grand Cabaret sur France 2.
Surpris par ses propres mots, il a laissé entendre qu’il aurait pu envisager un engagement plus direct en politique, sans y rechercher une fonction élective. « Mais pas pour eux, pas pour être élu, évidemment. Mais par contre, pour être le porte-parole d’une autre France, celle que moi je connais, celle qui en a marre de se faire manipuler, qui en a marre de se faire exploiter, qui en a marre qu’on les prenne pour des cons », a déclaré Patrick Sébastien, provoquant l’étonnement de Cyril Hanouna et des chroniqueurs autour de la table.
« Je suis légitime » Patrick Sébastien pourrait-il se présenter aux élections présidentielles de 2027 ? Sa réponse sans filtre dans #TBT9 ! pic.twitter.com/eF0juf3TWO
Rupture avec France Télévisions : les raisons selon lui
L’entretien a également repris un chapitre plus ancien mais toujours brûlant pour l’animateur : sa fin d’aventure avec France Télévisions. Entré au groupe en septembre 1996, Patrick Sébastien a vu cette collaboration s’interrompre en juin 2019. Interrogé sur les raisons de son départ, il n’a pas mâché ses mots : « Je représente quelque chose qui ne plaît pas à Madame Ernotte depuis le départ et elle ne s’en est pas cachée. Elle a dit : ‘Je ne veux pas montrer la France telle qu’elle est, je veux la montrer telle que je voudrais qu’elle soit’. »
Il a conclu que, selon lui, certaines logiques d’inclusion et de représentation pouvaient conduire à écarter des formes de spectateurs ou de contenus « qui ne rentrent pas [dans les cases] ». Ces propos éclairent la vision qu’il a du service public et expliquent, dans sa version, la coupure entre l’animateur et la direction de l’époque.
« Je représente quelque chose qui ne plaît pas à Madame Ernotte » @PatSebastien revient sur son départ de France Télévisions, malgré ses audiences au beau fixe ! #TBT9 pic.twitter.com/Zl4MCL0aS
Complément d’enquête et refus éventuel d’interview
Sur le plateau, Patrick Sébastien a aussi tenu à apporter des précisions supplémentaires. Il a nié avoir sollicité l’intervention d’Emmanuel Macron pour obtenir réparation après son éviction. Il a en revanche évoqué l’existence d’un projet journalistique à son sujet : selon lui, France Télévisions préparerait un numéro de Complément d’enquête consacré à sa personne.
« J’ai rencontré un journaliste honnête. Je ne sais pas encore si je vais répondre favorablement à leur demande d’interview. Je trouve ça étrange », a-t-il reconnu, laissant planer un doute sur sa future coopération avec l’équipe d’investigation. Il n’a, pour l’heure, donné aucune confirmation quant à sa participation.
Plusieurs thèmes ont donc été abordés en moins d’une heure : la sortie littéraire, des affaires publiques récentes, un regard critique sur la classe politique et des relents d’amertume à propos de ses relations professionnelles passées. L’image qui ressort est celle d’un homme de télévision toujours soucieux de défendre une idée précise de la France qu’il connaît, et prêt à hausser le ton pour s’en faire l’écho.


