La date est désormais fixée : mardi 21 octobre prochain, Nicolas Sarkozy doit être incarcéré à la prison de la Santé, près d’un mois après sa condamnation. Le 25 septembre, l’ancien président de la République a été reconnu coupable d’« association de malfaiteurs en vue de corrompre des agents publics étrangers ou nationaux » dans le cadre du dossier relatif au présumé financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
La peine prononcée est lourde : cinq ans de prison ferme, une amende de 100 000 euros et une interdiction d’exercer toute fonction publique pendant cinq ans. La condamnation avait toutefois été accompagnée d’un mandat de dépôt différé, ce qui lui a permis de conserver quelques semaines de liberté. Selon les informations rapportées, Nicolas Sarkozy n’a appris le lieu et la date de son incarcération que la semaine dernière.
Une incarcération annoncée et préparée
Le transfert vers la maison d’arrêt de la Santé, établissement déjà connu des observateurs politiques et judiciaires, interviendra donc la semaine prochaine. La Santé a accueilli par le passé des personnalités impliquées dans des affaires politico-judiciaires, dont Patrick Balkany, ancien maire de Levallois-Perret, qui y a séjourné entre septembre 2019 et février 2020.
Dans un entretien accordé à M6, Patrick Balkany est revenu sur son propre passage par la case prison. Condamné pour « fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale », il avait initialement écopé de quatre ans de prison ferme, peine ensuite aménagée au bout de quelques mois pour raisons de santé. Fort de cette expérience, il a souhaité prodiguer quelques conseils à Nicolas Sarkozy.
Les conseils de Patrick Balkany : sport, lecture et soutien familial
Face aux caméras, Balkany a décrit l’ancien chef de l’État comme « un garçon qui a un moral d’acier, qui est solide comme un roc ». Il a insisté sur l’importance de l’activité physique en détention : « Ce qu’il faut, c’est qu’il aille faire du vélo, du sport, dans la salle. Parce qu’il est habitué, parce que tous les jours, il court, il fait du vélo. Pour lui, c’est important. »
L’ancien maire a aussi souligné la dimension intellectuelle de la routine de Sarkozy : « C’est un monsieur qui, le matin, se lève très tôt et travaille. C’est-à-dire qu’il écrit, il lit, beaucoup. Je suis pas sûr qu’il souffre beaucoup de la solitude. Il va lire beaucoup plus que d’habitude, il va écrire beaucoup plus que d’habitude… »
Balkany estime par ailleurs que la volonté personnelle ne suffit pas : le soutien des proches reste déterminant. À propos de ses propres visites, il a raconté combien les rendez-vous au parloir ont été essentiels. « On attend le parloir, c’est même long parce que c’est deux fois par semaine. Ça ne dure que trois-quarts d’heure. Je peux vous dire (qu’elles) passent très vite. Mais bien sûr, c’est très important de voir. »
Selon les règles évoquées dans les témoignages, Nicolas Sarkozy devrait pouvoir bénéficier également de deux visites par semaine. À ses côtés figurent son épouse, Carla Bruni, leur fille Giulia, âgée de 13 ans, ainsi que ses trois fils : Pierre et Jean, issus d’un premier mariage avec Marie-Dominique Culioli, et Louis, né de son union avec Cécilia Ciganer-Albéniz.
La présence de proches en parloir et la tenue d’activités physiques et intellectuelles font partie des conseils que beaucoup d’anciens détenus mettent en avant pour tenir le coup en détention, rappelant l’importance d’une routine et du contact familial.
À quelques jours de l’entrée en détention annoncée, les regards restent tournés vers la prison de la Santé et vers la manière dont ce passage, très médiatisé, sera géré par Nicolas Sarkozy et son entourage. Les informations reprises ici se fondent sur la condamnation du 25 septembre, les mesures prononcées et les déclarations publiques de Patrick Balkany à M6.
